La colère diplomatico-militaire du Maroc commence à porter ses fruits. Le Polisario a réduit sa présence armée à Guerguerate et Mahbas. Un repli qui devrait se poursuivre à l'approche de l'examen par le Conseil de sécurité d'une nouvelle résolution sur le Sahara. Après une vive tension, la crise des zones tampons semble baisser en intensité. Le Polisario commencerait à lâcher du lest en opérant une réduction de ses éléments armés présents dans ces territoires. «Sur les trois 4x4 militaires envoyés à Guerguerate, il n'y en reste qu'un seul», nous confie une source proche du dossier. «Par ailleurs, trois des quatre Jeeps qui se trouvaient depuis le 29 mars à Mahbas ont regagné les camps Tindouf», ajoute-t-elle. Ces replis de la part de la direction du Front interviennent juste après la colère marocaine. Dimanche, Rabat a demandé officiellement aux Nations Unies, par la voie de ses ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur, d'assumer leurs responsabilités face aux incursions répétées des miliciens du Polisario dans les zones tampons, en principe sous supervision de la MINURSO. Bataille diplomatique en vue à New York et à Washington Le même jour, le représentant permanent du royaume à l'ONU à New York a, dans une lettre, informé le président du Conseil de sécurité durant ce mois-ci, le Péruvien Gustavo Meza-Cuadra, des récents développements. «Les violations des accords militaires et du cessez-le-feu et l'exacerbation des tensions sur le terrain, sont antinomiques avec le processus politique qui a impérativement besoin, selon le Secrétaire Général de l'ONU, d'un environnement propice et serein.» Un message qui fait l'objet d'un «examen» de la part des Nations Unies, a indiqué le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres, lors de son point de presse quotidien du mardi 3 avril. En attendant une réponse claire de la part de l'ONU, le Maroc poursuit son offensive diplomatique. Son ministre des Affaires étrangères est attendu à Washington où il devrait se réunir avec des responsables au Département d'Etat, tel le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient, l'ambassadeur David Satterfield. Une réunion avec Mike Pompeo serait également envisagée, indique la même source. Cette mobilisation est appelée à monter d'un cran durant les semaines à venir avec deux temps forts : la présentation du projet de résolution et le débat autour du texte entre les membres du Conseil de sécurité. C'est justement dans ce contexte que s'inscrit la réduction des éléments armés du Polisario près de Guerguerate et Mahbas.