L'organisation des Nations-Unies «ne prend pas parti» dans la question du Sahara, a affirmé, mardi à New York, Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire Général de cette organisation internationale. «L'ONU ne prend pas parti. La Mission onusienne (MINURSO) rend compte de ce qu'elle observe. C'est une zone très vaste qu'ils doivent couvrir. Ils partent et rapportent ce qu'ils voient», a-t-il expliqué lors de son point de presse quotidien, en réponse à une question sur les allégations de certains médias sur le sujet. «Mais encore une fois, il ne s'agit pas de prendre parti. Il s'agit de rapporter ce que nous observons, comme le fera le Secrétaire Général dans son rapport» au Conseil de sécurité, a souligné M. Dujarric. A rappeler que l'Ambassadeur, Représentant Permanent du Royaume du Maroc aux Nations Unies, M. Omar Hilale, avait transmis, dimanche, une lettre au Président du Conseil de Sécurité, M. Gustavo Meza-Cuadra, dans laquelle il a mis en garde que le déplacement de toute structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature que ce soit, du «polisario», des camps de Tindouf en Algérie, vers l'Est du dispositif de sécurité au Sahara Marocain, «constitue un casus belli». «Cet acte illégal des autres parties menace gravement le processus politique onusien que le Secrétaire Général de l'ONU et son Envoyé Personnel œuvrent inlassablement à relancer. Avec leurs violations répétées, et maintenant élargies à plusieurs zones à l'Est du dispositif de sécurité au Sahara Marocain, les autres parties condamnent sérieusement toute chance de relance du processus politique», a tenu à souligner M. Hilale dans cette lettre. Il a, en outre, fait observer que «Le maintien de la présence illégale des éléments armés du +polisario+ dans la zone tampon de Guergarate constitue une violation flagrante de l'Accord Militaire N.l», en notant qu'il s'agit là d'«un défi inadmissible au Conseil de Sécurité, à l'ONU et à son Secrétaire Général, Monsieur Antonio Guterres», qui avait, dans ses déclarations du 25 février 2017 et du 6 janvier 2018, ainsi que dans son rapport S/2017/307, en date du 10 avril 2017, "exigé le respect total du statu quo et de la libre circulation dans la zone tampon de Guergarate». Dans ce rapport, il avait, également, exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la présence continue du polisario" dans cette zone et prié le Conseil de Sécurité d'enjoindre au «polisario» de s'en retirer totalement et sans conditions. Le «polisario» a, encore une fois, récidivé, il y a trois jours, dans ses violations de l'Accord Militaire N.1, dans une autre zone du Sahara Marocain, en l'occurrence à Mahbes, a dit M. Hilale dans sa lettre, précisant que plusieurs éléments armés du «polisario» se sont introduits dans cette zone, à bord de véhicules militaires, et y ont dressé des tentes, creusé un fossé et érigé des constructions à l'aide de sacs de sables. «Plus grave encore, le «polisario» s'apprête à transférer les locaux de certaines de ses structures administratives et militaires, des camps de Tindouf en Algérie, où ils ont toujours été établis depuis le début du différend en 1975, vers la zone située à l'Est du dispositif de sécurité au Sahara Marocain, dont font partie les localités de Bir Lahlou et de Tifariti, a averti l'ambassadeur marocain.