Ce n'est pas de l'intox. L'Espagne est si certaine du bon déroulement des négociations sur l'accord de pêche entre le Maroc et l'UE et de son adoption en juin prochain, que le royaume ibérique veut exploiter les eaux marocaines dès à présent. L'Espagne souhaite que le nouvel accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne [UE] soit appliqué à titre provisoire en attendant sa conclusion en juin, a déclaré le ministre espagnol de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, en marge d'une rencontre des ministres européens de la pêche tenue ce vendredi 27 avril, au Luxembourg. M. Cañete s'est exprimé dans le cadre du plan d'aide mis en œuvre par le gouvernement espagnol en faveur des professionnels victimes de la rupture de l'accord en décembre 2011, rapporte l'agence de presse EFE. Près d'une centaine de navires sont concernés, pénalisés depuis que l'accord n'est plus en vigueur. En Andalousie, la pêche est l'une des principales activités. Les professionnels en difficulté sont donc à la base de tout le lobbying mis en œuvre par le gouvernement ibérique auprès des autorités européennes depuis le début de cette année pour l'adoption d'un nouvel accord de pêche avec le Maroc. Aller plus vite que la musique En tenant ces propos, Miguel Arias Cañete se base sur le rapport de la rencontre à Rabat tenue la semaine dernière entre la haute responsable européenne, Maria Damanaki et les membres du gouvernement Benkirane. «Les nouvelles que nous avons sont positives, le rythme des négociations devrait permettre de conclure l'affaire dans la première moitié de cette année, comme prévu», a-t-il déclaré. Lors de cette réunion, le Maroc avait fait part des conditions qu'il posait à toute ouverture des négociations. Youssef Amrani, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, et Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, s'étaient accordés pour dire qu'il fallait au préalable un respect total des ressources halieutiques nationales. Une clause que l'UE s'est engagée à respecter par la voix de Maria Damanaki. La responsable européenne a clairement souligné lors de sa visite que «la Commission européenne considère le Maroc comme un partenaire clé, et pas seulement en Méditerranée». Le Maroc ne s'est pas encore exprimé face à la demande de Miguel Arias Cañete.