Le ministre espagnol de l'agriculture et de la pêche avait récemment annoncé une possible adoption de l'accord de pêche en juin 2012 (voir article). La visite au Maroc de la Commissaire européenne à la Pêche et aux affaires maritimes, Maria Damanaki, semble confirmer les choses. Seulement, les officiels marocains mettent en garde contre «le respect total» des ressources halieutiques nationales. Toutefois, L'Espagne reste confiante pour juin. «Je suis heureuse d'entamer nos entretiens exploratoires pour un nouvel accord de pêche. […] Nous avons fait un très bon début et nous devrions continuer sur cette voie, car pour l'UE et le Maroc, la coopération n'est pas un choix, mais une nécessité», a déclaré, vendredi dernier, Maria Damanaki, Commissaire européenne à la Pêche et aux affaires maritimes, à l'issue d'un entretien avec le ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, Youssef Amrani et le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch. Cette rencontre «s'inscrit dans le cadre des négociations exploratoires pour travailler et tracer conjointement les contours d'un nouvel accord de pêche», a souligné à la MAP Youssef Amrani. Négociation ? Oui, mais respect des ressources oblige ! Aziz Akhannouch et Youssef Amrani s'accordent pour dire que l'Europe devra s'engager à respecter scrupuleusement les ressources halieutiques marocaines avant toute négociation. C'est la condition sine qua non posée par le royaume chérifien pour une éventuelle ouverture des négociations. «Le Maroc n'envisagera de discussions sur l'accord de pêche avec l'Union européenne (UE) que dans le cadre d'un respect total de sa ressource, de l'environnement et des intérêts du secteur de la pêche marocaine», a déclaré Aziz Akhannouch. Ceci fait penser aux révélations publiées récemment par The Guardian ainsi que le rapport de Greenpeace International montraient que les eaux marocaines sont surexploitées. Cependant Maria Damanaki rassure que c'est également le but poursuivi par l'UE, un accord «qui respecte l'environnement, qui soit rentable aux deux parties et qui soit en conformité avec le droit international». «Nous devons coopérer si nous voulons gérer efficacement les stocks de poissons», a estimé la responsable européenne, faisant savoir que «la Commission européenne considère le Maroc comme un partenaire clé, et pas seulement en Méditerranée». L'Espagne table sur juin En Espagne, il ne fait plus aucun doute que le protocole de pêche sera validé dans moins de deux mois. Selon l'Agence de presse espagnole EFE, l'Union européenne et le gouvernement espagnol sont confiants qu'un nouvel accord peut être conclu en juin. Ce qui favoriserait le retour aux eaux marocaines de la flotte communautaire, mais surtout espagnole qui est la plus intéressée. En effet, depuis que cet accord n'est plus en vigueur [14 décembre 2011], le secteur halieutique espagnol est dans une très mauvaise passe, puisque les pêcheurs espagnols s'alimentent dans les eaux marocaines. Déjà, en mars, le ministre espagnol de l'Agriculture, Miguel Arias Cañete, annonçait une possible conclusion de l'accord en juin. Il avait ainsi anticipé pour calmer les professionnels alarmés par l'état du secteur. A présent, il ne reste plus qu'à attendre de voir comment se déroule la suite des pourparlers entre le Maroc et l'UE.