La visite au Maroc, fin de semaine dernière, de Mme Maria Damanaki, Commissaire Européenne pour les affaires maritimes et la pêche, va-t-elle débloquer les discussions sur l'Accord de pêche entre le Maroc et l'Union européenne ? Il faut juste rappeler que sur ce dossier, les négociations entre Rabat et Bruxelles peinent encore à donner du sens à leur coopération dans un domaine où les intérêts sont énormes et forcément contradictoires. Plus de quatre mois sont passés, depuis le rejet de la prorogation de l'accord de pêche par le Parlement européen, mi-décembre 2011, Marocains et Européens tentent une nouvelle fois de s'entendre sur les termes d'un nouvel accord qui cadre parfaitement avec la volonté de coopération des deux parties. Sur ce point, le ministre marocain de l'Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, est clair: « le Maroc n'envisagera de discussions sur l'accord de pêche avec l'Union européenne (UE) que dans le cadre d'un respect total de sa ressource, de l'environnement et des intérêts du secteur de la pêche marocain », rapporte une dépêche de la Map. Pour sa part, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani, a réaffirmé la « disponibilité du Maroc à explorer de nouvelles opportunités dans le domaine de la pêche dans le cadre d'une approche qui réponde aux priorités et intérêts mutuels ». Lors de l'entretien qu'il a eu avec la Commissaire européenne, en présence de l'ambassadeur chef de la délégation de l'UE au Maroc, Eneko Landaburu, Youssef Amrani a notamment souligné que le Maroc suit de près les débats engagés au sein de l'UE concernant le renouvellement du nouveau protocole de partenariat dans le secteur de la pêche qui devrait tenir compte des intérêts des deux parties et des priorités du secteur. M. Amrani a précisé, lors d'un point de presse, que « Nous sommes déterminés à examiner avec nos partenaires européens la faisabilité et les contours de ce futur accord, qui prendra en considération nos intérêts nationaux et nos spécificités ». Avis partagé par Mme Damanaki, la Commissaire européenne, qui semble convaincue des possibilités de conclure un nouvel accord de pêche entre le Maroc et l'UE, qui respecte l'environnement, prenne en considération les ressources halieutiques du Maroc et qui soit économiquement profitable aux deux parties. Il y a lieu de noter, par ailleurs que la 10ème session du conseil d'association Maroc-UE, qui devra avoir lieu ce lundi au Luxembourg, sera l'occasion pour les deux parties d'examiner la vision future de leurs relations et les moyens de donner une nouvelle impulsion à leur partenariat.