Le secteur du tourisme au Maroc est lourdement impacté par les restrictions strictes qui s'appliquent à nouveau dans le pays depuis l'apparition du variant Omicron, qui finalement, s'est bien installé dans le royaume. Mais le gouvernement maintient toujours la fermeture des frontières au grand dam des professionnels du tourisme. Selon les opérateurs du secteur, les mesures nuisent à la position concurrentielle du pays. Selon Othman Cherif Alami, président du CRT Casablanca-Settat, les vacanciers optent pour des destinations alternatives telles que l'Egypte et la Turquie. Le Maroc a fermé ses frontières fin novembre et ne les rouvrira pas avant fin janvier au plus tôt, avait déclaré le gouvernement, mais à ce jour, les frontières restent toujours fermées. Face à cette situation, les opérateurs de Marrakech, ont depuis plusieurs jours battu le macadam. Lahcen Zelmat, qui dirige la fédération hôtelière marocaine, qualifie les restrictions d'« injustes », parce que le pays perd des touristes au profit d'autres concurrents méditerranéens. Les hôtels de Marrakech, l'une des principales attractions touristiques, n'ont qu'un taux d'occupation de 14% en ce qui est normalement la haute saison, a déclaré Zelmat. Il n'est pas seul dans sa plainte. Les voyagistes et les restaurateurs critiquent également la politique du gouvernement. Fermetures soudaines des frontières Les pertes subies par le secteur du tourisme au Maroc depuis le début de la pandémie ont atteint 82 milliards de dirhams, selon des chiffres officiels, provoquant l'inquiétude des opérateurs qui craignent « la mort totale de la filière », alors que des médias pointent une « gestion catastrophique » de ce secteur par le gouvernement Pour tenter de compenser les pertes externes, le Maroc a lancé une campagne en 2021 pour encourager le tourisme interne. Néanmoins, les professionnels du tourisme insistent sur le fait que cela ne suffira pas à compenser les pertes générées par la fermeture des frontières du pays aux touristes étrangers. Au moment de la réouverture des frontières, le Maroc aura du mal à ramener les touristes en raison de la fermeture soudaine des frontières. De plus, le tourisme intérieur est loin d'être suffisant pour compenser le manque de touristes étrangers. Ouvrez les frontières ! « Avec des clips vidéo, les promoteurs de la campagne tentent de mettre en lumière les conditions économiques et sociales des travailleurs de ce secteur, considéré comme l'un des plus touchés par les mesures de précaution pour faire face à la propagation du coronavirus », rapportent les manifestant à travers des vidéos publiées sur les réseaux sociaux. Parmi eux se trouve le directeur d'une entreprise de tourisme à Tanger qui a expliqué que « cette campagne est, je considère, un cri des professionnels face aux conséquences catastrophiques qui menacent le secteur ». Selon les manifestants, le secteur du tourisme a enduré « plus qu'il ne peut supporter ». Dans ce sens, ils considèrent que la seule solution est d'ouvrir les frontières au tourisme international pour atténuer les effets économiques et sociaux de ces mesures gouvernementales. Les représentants du tourisme ont également ajouté qu'« actuellement, il est difficile de miser sur le tourisme intérieur, qui est faible même dans des conditions normales ». Pour rappel, les mesures mises en œuvre par le gouvernement avaient entraîné la fermeture d'hôtels, de clubs et de restaurants touristiques, et un grand pourcentage d'entreprises de transport touristique dans diverses villes marocaines ont fait faillite. Pour soutenir le secteur, le gouvernement dans son plan de relance a proposé 2 milliards de dirhams aux opérateurs dont le milliard sera destiné à l'investissement. Pour rappel, une allocation de 2000 dirhams a été versée aux travailleurs du tourisme touchés par la crise.