Par Mouhamet NDIONGUE Aussitôt après l'entretien du Premier ministre pour ses 100 jours, comme chef de gouvernement, les opérateurs touristiques de Marrakech sont sortis dans les rues pour protester contre la fermeture des frontières. Le sit-in, des professionnels d'un des secteurs les plus impactés de la pandémie, est une réponse au Aziz Akhannouch, qui n'a pas donné une réponse claire quant à l'ouverture des frontières, si ce n'est une enveloppe de 2 milliards de dirhams sortie par le ministère du Tourisme pour la relance du secteur. Les entreprises travaillant dans le secteur clé du tourisme s'insurgent contre les restrictions sévères notamment l'interdiction totale de vol, qui sape la compétitivité par rapport aux destinations concurrentes. Depuis que le Maroc a fermé ses frontières fin novembre, les pertes financières sont énormes. Selon Lahcen Zelmat, président de la fédération hôtelière marocaine. « Ces restrictions sont injustifiées et ont fait perdre des touristes au Maroc au profit de concurrents méditerranéens tels que l'Egypte et la Turquie », a-t-il déclaré aux médias. Lire aussi: Mme Ammor, Ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie Sociale et Solidaire, en visite à Marrakech Le tourisme a généré 8 milliards de dollars, soit 7% de l'économie marocaine, en 2019, mais Bank Al-Maghrib s'attend à ce qu'il soit porté à 3,6 milliards de dollars cette année. Les hôtels de Marrakech de la principale ville touristique du pays, sont aujourd'hui asphyxiés. L'étude de terrain de l'Association des hôteliers de Marrakech révèle que sur les 250 hôtels classés que comptent la ville, 92 ont provisoirement fermé et 20 le sont définitivement. A ce chiffre, vient s'ajouter la fermeture de 1 200 maisons d'hôtes. Concernant les pertes d'emploi enregistrées, l'Association des hôteliers de Marrakech estime que le chômage a atteint un chiffre record de 5,2% en 2019, au deuxième trimestre 2021, il a explosé pour se figer à 8,7%. Marrakech se lève Compte tenu de tous problèmes que vit le secteur, le tourisme national est à l'agonie, malgré un plan de relance déployé par le gouvernement. Cette mesure n'a pas convaincu les opérateurs du secteur du tourisme à Marrakech, qui ont organisé un sit-in le jeudi, 20 janvier 2022 pour protester contre la situation désastreuse de leur secteur. Un communiqué du 13 janvier de l'association des opérateurs touristiques de la région de Marrakech-Safi, a fait savoir que le sit-in vise à dénoncer « le silence du gouvernement ». Avec les mesures du ministère de la Santé contre Omicron, le secteur du tourisme a encore été le plus durement touché par la fermeture des frontières. Le communiqué note que « 70% de la population de Marrakech a été affectée par la situation dramatique du tourisme ». Les opérateurs de la région décrivent les mesures du gouvernement comme « une vision floue et a paralysé le tourisme et ses différents secteurs connexes », et dénonce un « manque de stratégie » du gouvernement pour soutenir le tourisme, qui, selon eux, a exacerbé la situation. Lire aussi: Tourisme : Entre fermeture, opération de charme et relance « Le secteur est confronté à un possible effondrement, qui pourrait entraîner des conséquences sociales graves », alertent les opérateurs. Pourtant, l'ampleur des investissements dans cette industrie a contribué à créer des possibilités d'emploi et à dynamiser l'économie de la région. Les manifestants ont également critiqué «l'incompétence du gouvernement à sortir le secteur du tourisme de son impasse».