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La croissance de la zone MENA restera à 1,3 % en 2019 selon la BM
Publié dans PanoraPost le 04 - 06 - 2019

Dans son numéro de juin 2019, « Perspectives économiques mondiales: tensions accrues, investissement modéré », la Banque mondiale estime que la croissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord devrait rester morose à 1,3 % pour 2019 .
Selon la Banque mondiale, l'activité des pays exportateurs de pétrole la zone MENA a connu un ralentissement suite à la diminution de la production pétrolière et aux effets des sanctions américaines contre l'Iran. Elle devrait s'améliorer quelque peu dans les pays importateurs de pétrole à mesure de l'avancée des réformes.
Les baisses de production mises en œuvre par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et d'autres acteurs ont pesé sur la croissance du secteur pétrolier dans les économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). On observe toutefois un rebond d'activité dans les autres secteurs des grandes économies du CCG, nourri par l'assouplissement des pressions budgétaires et l'accroissement des dépenses publiques.
La conjoncture ne cesse de s'améliorer dans les pays importateurs de pétrole de la région. En Egypte, les investissements publics et la production de gaz naturel se maintiennent à un niveau élevé. Le Maroc et la Tunisie poursuivent dans la voie des réformes du climat des affaires. À l'échelon régional, l'inflation est pour l'essentiel maîtrisée, en dépit d'une forte accélération en Iran imputable à la dépréciation du rial sur le marché parallèle. Les émissions obligataires des pays du CCG sont restées robustes cette année. La dette publique de nombreux pays importateurs de pétrole n'en demeure pas moins élevée, ce qui continue de restreindre leur accès aux financements internationaux.
Perspectives : La croissance régionale devrait progresser à 3,2 % en 2020, impulsée pour l'essentiel par le regain d'activité des pays exportateurs de pétrole. Dans les autres pays de la région, la croissance devrait rester stable, la résistance globale de la demande intérieure dans plusieurs économies se heurtant en partie au ralentissement de la demande extérieure.
La croissance dans les pays exportateurs de pétrole devrait s'accélérer pour atteindre 2,9 % en 2020, portée notamment par l'intensification de l'activité en Irak liée aux hausses de production. Le renforcement des investissements d'infrastructures, l'accroissement de la production de pétrole et l'amélioration des conditions de financement devraient alimenter une expansion plus rapide des économies du CCG. Après s'être contractée de 4,5 % cette année, l'économie iranienne devrait redémarrer l'an prochain et croître de 0,9 % à mesure que les effets des sanctions américaines se dissipent et que l'inflation se stabilise. La croissance en Algérie devrait être en morose, à 1,7 % en 2020, l'assainissement des finances publiques pesant sur l'activité non pétrolière.
Chez les pays importateurs de pétrole, on table sur une amélioration de la conjoncture grâce à l'avancée des réformes et aux perspectives encourageantes dans le secteur du tourisme. La poursuite des programmes de réforme appuyés par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale dans des économies comme l'Egypte et le Maroc favorisera la mise en place des ajustements structurels, l'instauration d'un environnement plus porteur pour les petites entreprises et l'accès à l'électricité. La croissance en Egypte devrait progresser à 5,8 % pour l'exercice 20, contre 5,5 % pour l'exercice en cours.
Risques :
Des risques de détérioration pèsent sur ces perspectives régionales. L'évolution de la production de pétrole en Iran, au Venezuela et aux Etats-Unis pourrait accroître la volatilité des prix du pétrole ou mettre un frein, voire un terme, aux efforts d'ajustement budgétaire des pays exportateurs comme des pays importateurs de pétrole, qu'il s'agisse de la réforme des subventions ou d'autres programmes d'ajustement. Des prix du pétrole imprévisibles pourraient contrarier les investissements et les programmes sociaux des pays exportateurs et avoir un impact sur les flux de capitaux et d'investissements vers les pays importateurs. Un ralentissement des réformes pèserait sur l'activité régionale, en particulier dans les pays importateurs. Une nouvelle escalade des tensions commerciales poserait un risque supplémentaire majeur, dans la mesure où des restrictions aux échanges pourraient réduire la demande extérieure émanant des principaux partenaires commerciaux, y compris de la zone euro.
Dans les pays non membres du CCG, le secteur bancaire est parfois exposé aux risques souverains associés à un lourd endettement de l'Etat et au manque de lisibilité de l'action publique. Chez les pays importateurs de pétrole, une dette publique élevée expose l'économie au risque de refinancement et aux fluctuations des taux d'intérêt mondiaux.


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