Les pays de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP), risquent de voir leur déficit se creuser encore plus, suite à la baisse continue des cours du brut. Les pays exportateurs de pétrole continuent à pâtisser de la baisse des cours du brut. En effet, les pays de la région MOANAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan), subissent, depuis plus d'une année, la chute brutale des prix du pétrole entre la fin de 2014 et le deuxième trimestre de 2016. Une situation qui a conduit un gonflement des déficits budgétaires desdits pays. D'après un rapport du Fonds monétaire international (FMI), le déficit moyen a atteint environ 10% du PIB entre 2015 et 2016. Le fonds a néanmoins prévu une amélioration du déficit sur le long terme, notamment à horizon fin 2017. Toutefois, l'instabilité de plusieurs facteurs économiques, et la forte volatilité des cours boursiers pourraient impacter les finances publiques des pays exportateurs de pétrole. Il est clair que la réduction de la production pétrolière, opérée par le cartel «OPEP+», a contribué à améliorer les perspectives des prix du pétrole à court terme, mais ceux-ci restent fort instables, au regard des revirements économico-politiques de certains pays développés. Il s'agit notamment d'un risque de repli protectionniste et de la possibilité d'une normalisation plus rapide que prévue de la politique monétaire des Etats-Unis, suite notamment à la hausse des taux directeurs de la FED. Celle-là pourrait se traduire par un durcissement plus rapide des conditions financières mondiales, avec une nouvelle appréciation du dollar. «À moyen terme, les cours du pétrole devraient rester faibles et très incertains, de sorte qu'il demeure essentiel de poursuivre l'assainissement des finances publiques», indique le même rapport. Ce rééquilibrage budgétaire signifie que l'activité non-pétrolière va rester modérée dans la plupart des pays. De plus, les pays doivent axer leurs efforts sur la mise en œuvre de leurs plans de diversification de l'économie, et maintenir la consolidation des réformes structurelles qui les accompagnent, afin de rendre les économies plus diversifiées et résilientes. Ralentissement de la croissance Au final, la croissance devrait ralentir en 2017 dans les pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP, du fait de réductions de la production pétrolière dans le cadre de l'accord récemment conclu entre pays membres et non membres de l'OPEP. En revanche, bien que les perspectives varient selon les pays, la croissance dans le secteur non-pétrolier devrait s'accélérer en 2017 avec le ralentissement du rythme de l'ajustement budgétaire, d'après le même rapport toujours. Plus particulièrement, d'après les prévisions, la croissance hors pétrole, dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), devrait se renforcer pour passer de près de 2% en 2016 à 3% en 2017, tandis qu'en Iran, la croissance hors pétrole devrait s'accélérer, de 0,75% en 2016 à près de 1,5% en 2017. En Algérie en revanche, la croissance hors pétrole devrait poursuivre son ralentissement. Les conflits assombrissent les perspectives Dans les pays en situation de conflit, la production de pétrole a dépassé les prévisions, mais à long terme, l'économie ne se redressera pas sans une amélioration des conditions de sécurité. En effet, la plupart des pays exportateurs de pétrole sont investis dans des conflits. Ce qui, le moins que l'on puisse dire, s'avère fort coûteux et gonfle les dépenses d'Etats.