La croissance économique de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (MOANAP) reste timide, pour se situer cette année aux alentours de 3 %, en raison principalement de la persistance des faibles cours du pétrole. C'est ce qui ressort du dernier bilan régional dressé par le FMI, ajoutant que ce modeste rebond, bien qu'elle dépasse légèrement le niveau de 2015, tient pour beaucoup à l'augmentation de la production pétrolière en Iraq et, après la levée des sanctions, en Iran », explique le FMI dans son rapport, fraîchement publié, intitulé : « Perspectives &économiques régionales du Moyen-Orient et de l'Asie centrale ». Dans le même ordre d'idées, le FMI affirme que les pays exportateurs ont enregistré de considérables excédents budgétaires et extérieurs et une rapide croissance économique lorsque les cours étaient élevés durant ces dernières années. Cependant, depuis le milieu de 2014, en raison de la baisse continue des prix du pétrole, les excédents ont cédé le pas aux déficits, ralentissant ainsi la croissance et aggravant le problème du chômage. «La chute des cours du pétrole a provoqué d'énormes pertes de recettes d'exportation : pas moins de 390 milliards de dollars l'an dernier, auxquels pourraient s'ajouter 140 milliards cette année», a déclaré Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale, à l'occasion du lancement de ce rapport à Dubaï. Pour cette année de 2016, l'institution de breton woods s'attend à ce que la croissance poursuit son ralentissement dans la plupart des autres pays exportateurs de pétrole, et ce, en raison de la compression des dépenses publiques face au repli des cours. Face à cette situation inquiétante, des mesures ont été lancées, mais n'ont pas donné les résultats escomptés à savoir réduire davantage les dépenses publiques, étendre le champ des réformes des prix énergétiques en cours, et mobiliser de nouvelles recettes en mettant en place des systèmes fiscaux à large assiette. Le FMI signale que les pays doivent réduire leur dépendance à l'égard du pétrole et accélérer les réformes pour gérer la nouvelle réalité du pétrole bon marché. Il encourage les dirigeants à mener des réformes destinées à promouvoir la diversification de l'économie et la croissance du secteur non pétrolier, notamment en réduisant l'écart entre les salaires des secteurs public et privé et en alignant davantage l'éducation et les aptitudes sur les besoins du marché. Pour les pays importateurs de pétrole de la région, leur reprise économique reste fragile et inégale. Leur croissance a enregistré un rebond, de 3 % en 2011-2014, à 33⁄4% en 2015. Elle devrait se maintenir aux alentours de ce niveau en 2016-2017. La baisse des cours du brut et une embellie du climat de confiance, grâce aux progrès issus des récentes réformes, ont contribué à cette reprise. Cependant, les perturbations sécuritaires, les retombées des conflits régionaux et, dernièrement, la diminution des envois de fonds, des échanges et de l'aide financière imputable au ralentissement de l'activité dans les pays du CCG, limitent les perspectives. Les réformes des subventions énergétiques et le repli des cours du pétrole ont contribué à réduire les déficits publics à environ 61⁄2% du PIB en 2016, contre un pic de 91⁄2% en 2013. Malgré cette performance, le FMI recommande aux pays importateurs du pétrome, d'adopter d'autres mesures de rééquilibrage budgétaire — sans porter préjudice à la croissance — afin d'orienter la dette publique sur une trajectoire viable et de préserver la stabilité macroéconomique. Dans certains pays, une plus grande flexibilité du taux de change contribuerait au rééquilibrage budgétaire, en aidant à absorber l'impact des chocs exogènes, et à l'amélioration de la situation extérieure, en renforçant la compétitivité. Dans le rapport, le FMI encourage ces pays à accélérer les réformes structurelles propres à renforcer la qualité de l'éducation, à améliorer le fonctionnement du marché du travail et du marché financier et à ouvrir davantage les échanges pour contribuer à doper la croissance économique et à créer des emplois.