La capitale du Chili Santiago a abrité le « Meeting International du GEM » (Global Entrepreneurship Monitor) où le rapport d'enquête international 2018/19 a été présenté. Cette rencontre a coïncidé avec le 20ème anniversaire du consortium. Le rapport GEM 2018/19 demeure ainsi la plus grande étude sur l'entrepreneuriat dans le monde et a permis à plus d'une cinquantaine de pays de participer à l'enquête avec un effectif de 2,9 millions de personnes interrogées ! Dirigée par le doyen Abdellatif Komat (debout sur la photo, au centre), la section GEM du Maroc, représentée par la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de l'Université Hassan II Casablanca, a pris part à cette rencontre, qui a vu en outre la présence de M. Andrés Oscar Couve Correa, Ministre chilien des sciences, technologie, connaissances et innovation et aussi de Madame Kenza EL Ghali, Ambassadeur du Maroc en Chili, qui a apporté un soutien remarquable à l'équipe nationale du GEM Maroc. Les détails du rapport Le rapport montre qu'à l'échelle mondiale, le taux d'activité entrepreneuriale (TEA) le plus élevé est en Angola (41%). Six pays affichent une dynamique entrepreneuriale équivalente chez les hommes et les femmes : Indonésie, Thaïlande, Panama, Qatar, Angola et Madagascar. En termes d'impact sur la création d'emploi, les deux pays qui se distinguent sont les Emirats Arabes Unis et la Colombie. L'inde, Luxembourg et le Chili détiennent les premières places en matière d'innovation. Le taux de survie est meilleur en Asie, mais il faut noter que l'insuffisance du capital financier et/ou le manque de rentabilité constituent la principale raison des faillites dans le monde. Le rapport de cette année explore de nouveaux axes en matière d'entrepreneuriat notamment la création des entreprises familiales : près d'un entrepreneur sur cinq crée une entreprise familiale qui sera détenue et/ou gérée par un membre de la famille. L'autre nouveauté de cette année est la mise en place d'un indice composite, le National Entrepreneurship Context Index, qui évalue l'écosystème entrepreneurial. Le NECI est dérivé des 12 conditions-cadres en fonction de l'importance que les experts leur accordent. Le Qatar, pays du Moyen-Orient à revenu élevé, occupe le premier rang, suivi de l'Indonésie et des Pays-Bas. Le cas du Maroc Pour le Maroc, l'étude révèle que l'évolution de la dynamique entrepreneuriale est ralentie par une forte aversion au risque et un taux élevé d'abandon. Bien que l'environnement des affaires ait été amélioré, en témoigne le nouveau classement du Doing Business qui pointe un bond de 9 places pour le Royaume, 64% des interrogés ayant perçu des opportunités seraient dissuadés de créer une entreprise par peur de l'échec. Ce constat, bien qu'alarmant, n'est pas nouveau. En fait, pour la 4ème année consécutive, l'étude GEM souligne un écart important entre les intentions entrepreneuriales et le passage à l'acte. Le taux d'activité entrepreneuriale se stabilise cette année à 6,7%, conforme à la moyenne des 3 dernières années (6,25%). Si le saut attendu n'était pas au rendez-vous, force est de constater que le Maroc continue de présenter des indicateurs assez élevés en matière de culture entrepreneuriale. Pas moins de 44% s'attendent à démarrer une nouvelle entreprise dans les trois prochaines années. Un fort potentiel entrepreneurial qui ne demande qu'à être libéré. Cependant, l'écosystème entrepreneurial reste entravé par divers obstacles, notamment la faiblesse du système d'éducation, la capacité limitée en matière de recherche et développement ainsi que le manque de compétitivité des marchés. Ceci dit, les politiques publiques continuent à bénéficier d'une bonne appréciation de la part des experts interrogés dans le cadre de cette étude. Enfin, le potentiel de croissance reste à encourager. Le Maroc a substantiellement amélioré son classement en matière d'internationalisation. Beaucoup reste cependant à faire pour ériger la dynamique entrepreneuriale au niveau escompté en matière de création d'emploi.