Dans une étude publiée en juin 2018 et intitulée « Le monde francophone demeure le parent pauvre de l'aide française au développement », le centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (CEMRF) attire l'attention sur le fait que les pays francophones bénéficient le moins de l'aide française au développement (bilatérale et multilatérale). La publication relève qu'en 2016, moins d'un euro sur six versés par la France a été affecté aux pays francophones, et que les perspectives de cette assistance sont peu encourageantes. On note que, passée de 17.5% en 2014 à 18,1% en 2015, la part du monde francophone de l'aide totale allouée par la France à des pays tiers a chuté à 15,4 % en 2016. Par ailleurs, dans le classement global des pays bénéficiaires de l'aide française au développement, le Maroc, premier pays francophone est onzième. Il est le seul avec le Cameroun à figurer parmi les vingt premiers. Cette situation s'oppose à la politique du Royaume-Uni qui privilégie toujours son espace géolinguistique. Le rapport ressort que tant que l'aide française au développement restera infime pour le monde francophone, toutes les déclarations officielles favorables à la « francophonie » et mettant en avant la nécessité d'aller vers une francophonie économique « ne seront guère à prendre au sérieux ». Les buts déclarés du CEMRF sont de « produire des analyses objectives et indépendantes sur le monde francophone et son évolution, ainsi que de proposer des idées pour renforcer les liens entre les pays et peuples francophones. »