Depuis sa démission de la Rabita Mohammadia des oulémas qui avait suscité un tollé à cause de sa position en faveur de l'égalité sur l'héritage, la réformiste Asma Lamrabet a donné les raisons dans un communiqué paru ce lundi. Connue pour ses prises de position réformistes, Mme Lamrabet a dans ce communiqué confirmé que c'est sa position en faveur de l'égalité en matière d'héritage qui était derrière sa démission de cette organisation. Jusque-là, elle dirigeait le Centre des études sur les femmes en islam au sein de la Rabita. Sortant de son mutisme, elle déclare « Je n'ai pas souhaité m'exprimer, depuis l'étranger, où je participais à un séminaire académique, sur les raisons ayant conduit à ma démission et ce, pour éviter toute instrumentalisation malveillante qui viendrait travestir mon patriotisme, mes valeurs et mes profondes convictions ». Pour rappel, le débat est survenu à l'occasion d'une conférence universitaire de présentation d'un ouvrage collectif sur l'héritage « L'héritage des femmes », élaboré sous la direction de Siham Benchekroun. Asma Lamrabet affirme que ses propos, exprimés à titre strictement personnel et rapportés par un organe de presse, ont suscité une grande polémique lors de la 20e session du Conseil académique de la Rabita. Et devant une telle pression, elle a été « contrainte à présenter sa démission » à cause des divergences portant sur l'approche de l'égalité femmes-hommes au sein du référentiel religieux. En outre, elle affirme à l'endroit de : « ceux qui voudraient m'accabler, je dirais que mon action, à titre bénévole au sein de la Rabita, pendant près de dix ans, n'avait d'autre ambition que de servir mon pays et de promouvoir cette troisième voie, celui d'un islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles », précise-t-elle. S'appuyant islam modéré qui pour elle est un atout de richesse, de diversité et de spiritualité pour le Maroc, elle déclare « mon engagement s'inscrira toujours dans la démarche royale » pour mener le Maroc vers la modernité. Elle qui dit soutenir les droits légitimes des femmes pour un Maroc de justice et d'égalité, déclare en outre, « J'ai toujours prôné une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes dans l'islam. C'est l'action que j'ai toujours menée à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d'études féminines, qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays », plaide la réformiste. « J'ai donc pris mes responsabilités. Et comme je l'ai dit dans mon post Facebook : une étape est terminée. Je poursuivrai sereinement et librement mon engagement », conclut Asma Lamrabet.