Asma Lamrabet sort enfin pour confirmer que ses propos concernant l'égalité en matière d'héritage étaient derrière sa démission. C'est bel et bien confirmé! La position d'Asma Lamrabet en faveur de l'égalité en matière d'héritage était derrière sa démission de la Rabita Mohammadia des oulémas, affirme-t-elle ce lundi 26 mars dans un communique. Après sa participation à une conférence universitaire de présentation d'un ouvrage collectif sur l'héritage (L'héritage des femmes, sous la direction de Siham Benchekroun), Asma Lamrabet qui avait exprimé des propos à titre personnel et qui ont suscité un tollé au sein de la Rabita, s'est retrouvée « contrainte à présenter sa démission en raison des divergences portant sur l'approche de l'égalité femme-homme au sein du référentiel religieux« . « A ceux qui voudraient m'accabler, je dirais que mon action, à titre bénévole au sein de la Rabita, pendant près de dix ans, n'avait d'autre ambition que de servir mon pays et de promouvoir cette troisième voie, celui d'un islam apaisé, contextualisé et en phase avec les valeurs humanistes universelles compatibles avec nos valeurs culturelles« , souligne-t-elle. « Je porte en moi et défends les valeurs que le Roi n'a cessé de prôner pour la préservation des constantes du pays, pour la défense des droits légitimes des femmes et la marche irréversible du Maroc vers la modernité« , poursuit-elle. La féministe et réformiste musulmane Lamrabet considère « l'islam comme référentiel incontournable et tel que clairement stipulé dans notre Constitution, ne saurait être pour nous marocains, femmes et hommes, ni une barrière ni un obstacle pour l'émancipation dans la justice et l'égalité en droits« . Un engagement porté par la majorité des composantes de la nation Lamrabet s'est dit se sentir « fière et forte de ses enseignements et des portes » que l'islam, dans lequel elle « a puisé son inspiration« , lui a ouvertes « sur la réalité, l'altérité et la pluralité culturelle, ce qui a permis à notre pays de faire de sa richesse, de sa diversité et de sa spiritualité, un atout reconnu, respecté et souvent envié« . Elle a affirmé que « cet engagement n'est pas seulement le mien, il est nourri et porté par la majorité des composantes de notre nation. Il est celui du consensus national, du compromis, de l'Islam du juste milieu, celui qui a permis à notre pays d'évoluer sereinement et lucidement vers la modernité. « J'ai toujours prôné une lecture progressiste, réformiste et dépolitisée pour opérer une nouvelle approche de la question des femmes dans l'Islam. C'est l'action que j'ai toujours mené à travers la déconstruction des lectures rigoristes et patriarcales, notamment à travers mes différents ouvrages et au sein du Centre d'études féminines, qui est devenu un espace de référence dans la réforme du champ religieux initié par la plus haute autorité politique du pays« , a précisé Lamrabet. En remerciant tous ceux et celles qui lui ont témoigné leur solidarité et leur soutien, Lamrabet les appelle à « soutenir, plus que jamais, les droits légitimes des femmes pour un Maroc de justice et d'égalité« . Elle a en outre souligné qu'elle a pris « ses responsabilités », tout en affirmant qu' « une étape est terminée ». « Je poursuivrai sereinement et librement mon engagement« , conclut-elle.