Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a présenté la semaine dernière à Rabat, les résultats de la Cartographie de la pauvreté, vulnérabilité, inégalité et ciblage géographique de lutte pour leur réduction. Selon les principaux résultats de la carte de pauvreté 2014, le taux de pauvreté est inférieur à 5% dans 28,5% des communes rurales, et se situe entre 5% et 10% dans 34,4% parmi elles. A l'échelle urbaine, 73,3% des communes et centres urbains ont un taux de pauvreté inférieur à 5% alors que 15,1% ont un taux de pauvreté entre 5% et 10%, selon l'étude, qui ajoute qu'en 2014, environ 69% des communes ont un taux de pauvreté de moins de 10% contre 16,9% en 2004. Cette amélioration concerne également les communes les plus pauvres (un taux de pauvreté supérieur à 30%), précise la carte, notant que leur part est passée de 20,9% en 2004 à 2,2% en 2014. Pour ce qui est du taux de pauvreté des communes rurales cibles (CRC) de l'INDH, il a baissé de 16,1 points de pourcentage, passant de 28,4% en 2004 à 12,3% en 2014, faisant savoir que les CRC de l'INDH ont enregistré, depuis 2005, une baisse de la pauvreté de 21 points. Dans le reste des communes rurales, non ciblées par l'INDH, la baisse de la pauvreté monétaire est de 9,6 points, souligne le HCP. L'enquête du HCP s'est penché également sur la question des subventions. Près de 30% des subventionsbudgétaires destinées au soutien des produits alimentaires et de butane ont profité aux 20%des ménages ayant le niveau de vie le plus élevé, contre 13% aux 20% les plus défavorisés,avec un rapport de plus de 2 fois au profit des premiers. Ce rapport est de 2,4 fois dans lecas de la farine nationale de blé tendre, 3,4 fois dans celui du sucre et de 1,9 fois dans celuidu gaz butane. Dans le domaine de la couverture médicale, le RAMEDn'échappe pas aux distorsions. Alors que seuls 26,1% des bénéficiaires provenaient du quintile ayant le niveau de vie le plus faible, 7,6%appartenaient au quintile le plus aisé. Au-delà du système des subventions justifiées par le soutien aux plus défavorisés, lesmêmes distorsions se révèlent dans l'accès de la population au système public d'éducationet de formation. Par les mécanismes sociaux de sélection, près de 30% des promotions dusecondaire et supérieur de 2014 relevaient, dans ce domaine, de la catégorie des 20% lesplus aisés contre 10% appartenant aux 20% les plus défavorisés, note l'étude. Devant de telles distorsions régulièrement dénoncées et, de toute évidence,inhérentes au mode financement général des programmes sociaux, les débats n'ont cessé deprendre de l'ampleur sur la meilleure formule de ciblage des ressources publiques quipermettrait de les canaliser au profit maximum des populations qui en ont le plus besoin. A rappeler que la cartographie actualisée de la pauvreté monétaire a été élaborée par les experts de l'OCVP sur la base d'un couplage des données issues en 2014 de l'Enquête Nationale sur la Consommation et les Dépenses des Ménages (ENCDM) et du Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH).