La Banque Centrale Populaire portera à 52%, sa participation dans chacune des 10 Banques Populaires Régionales (BPR). L'opération se traduira par des augmentations de capital d'un montant global de 11,4 milliard de dirhams. Dans l'attente de cette annonce, les titres du groupe bancaire marocain ont été suspendus de la Bourse de Casablanca où il sont cotés. Bien qu'importante, la nouvelle ne devrait pas vraiment surprendre les investisseurs, car cette action entre en droite ligne dans le processus de réforme des crédits populaires entamé depuis quelques années. Une chose est certaine, la BCP qui est elle-même contrôlée à 52,1% par les Banques Populaires Régionales, a désormais un contrôle plus marqué sur le crédit populaire au Maroc. Le groupe devrait donc se renforcer, mais il lui faudra aussi convaincre des clients des caisses régionales de son intention de les traiter aussi bien que les clients de Casablanca, la capitale économique. La question avait déjà été soulevée dans le cadre d'une interview de Jalil Sebti, président du directoire de la Banque Populaire Rabat-Kénitra, accordée au journal marocain La Vie Eco au mois de février 2015. « Il n'y a pas de phénomène d'éviction d'une région en faveur d'une autre. Le propre de notre modèle coopératif consiste à ce que les BPR collectent des ressources pour les réinvestir en substance dans cette même région », avait alors expliqué M. Sebti. Le chemin entrepris depuis un certain temps ne sera pourtant pas facile. Le modèle des augmentations de capital prévues sera particulièrement suivi. Mais dans une dimension moins financière, le crédit mutuel devra véritablement assurer sa mutation vers la maturité, à savoir concilier l'esprit de la mutualité et les exigences liées aux nouveaux enjeux de la gestion bancaire.