Il y aura finalement eu plus de peur que de mal. La mise en œuvre de la décision de l'Union européenne de modifier le régime de tarification appliqué aux importations de tomates n'a pas eu d'impact négatif sur les exportations marocaines. « Au vu des données dont nous disposons, les niveaux d'importation de tomates marocaines dans l'UE enregistrés entre octobre 2014 et avril 2015 sont tout à fait similaires aux chiffres de la même période de la campagne dernière », a déclaré une source de la commission européenne reprise par l'Agence MAP. De son côté, le ministère marocain de l'agriculture a confirmé ce constat et a noté que le nouveau régime était « transparent et juste pour tous les opérateurs ». Cette déclaration vient marquer le terme d'une transition qui s'est déroulé sur fond d'inquiétude et de tensions entre Bruxelles et le royaume chérifien. Institué dans le cadre de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), le nouveau régime de tarification a suscité des craintes du côté marocain, tant sur la forme que sur le fond. La mesure avait été annoncée sans consultation préalable avec le partenaire chérifien qui disposait d'avantages préférentiels en raison d'un accord préexistant entre les deux parties. La filière marocaine craignait de connaître une baisse de 30 à 50% de ses volumes exportés vers l'UE. Une solution ayant été trouvé grâce à la révision de la méthode de calcul de la valeur forfaitaire à l'importation (VFI), la principale pierre d'achoppement des négociations, les producteurs ont pu retrouver le sourire. Il faut dire que l'Europe est devenue en un peu plus d'une décennie un enjeu stratégique pour la tomate marocaine qui a vu ses exportations sur ce marché exploser sur cette période.