L'ancien directeur du centre Cinématographique Marocain (CCM), Nour-Eddine Sail, a plaidé, samedi à Casablanca, pour une politique culturelle bien ficelée en vue de dynamiser l'industrie cinématographique marocaine, basée en premier lieu sur la création de multiplexes pour laisser choisir, attirer et fidéliser les cinéphiles mais aussi le grand public. M.Sail, qui animait une conférence intitulée « Une histoire du cinéma marocain », initiée par la Fondation HEM dans le cadre de sa 22ème université citoyenne, a souligné que le seul multiplexe de Casablanca fait à lui seul un chiffre d'affaires d'environ 50% de l'ensemble des recettes de toute les salles marocaines. Il a expliqué que les salles de cinéma marocaines, comme c'est le cas dans plusieurs pays arabes, européens et américains, doivent proposer plusieurs titres en même temps pour que le public puisse faire son choix d'où la nécessité d'avoir de petites salles offrant plusieurs projections à la fois. M. Sail a également passé en revue des périodes marquantes der l'histoire du cinéma national évoquant à ce propos des dates clés qui ont marqué l'histoire du septième art marocain. →Lire aussi: Secteur cinématographique : 100 MDH de subvention en 2018 A ce propos, le conférencier a évoqué la période matricielle qui porte sur les années soixante-dix et celle allant de 1979 à 1983 où l'état a accordé les premières subventions à la production avant de passer à la phase suivante où la profession s'est organisée et a pu donner naissance à de grands auteurs et cinéastes. M. Sail a expliqué en outre que le cinéma marocain est animé par une forte dynamique, insistant sur la nécessité de résoudre les problématiques liées à l'exploitation. Si le problème de la production a été réglé, celui de l'exploitation des salles constituent le grand défi à résoudre, a relevé M. Sail, affirmant que s'il n'y aura pas un marché intérieur du film, »la production va s'exténuer petit à petit ». IL a appelé également à la « libération des énergies créatives », soulignant que le Maroc garantit une grande possibilité à l'expression. Les années 2000 se caractérisent par une liberté d'expression, conjuguée à la mobilisation de fonds pour voir naitre des films et enrichir la bibliothèque cinématographique nationale, a-t-il fait observer.