Les politiques d'ouverture de visa en Afrique ont été au cœur des débats de la deuxième journée de la 13è Conférence économique africaine (AEC), qui se tient du 3 au 5 décembre courant à Kigali sous le thème: « L'intégration régionale et continentale au service du développement de l'Afrique« . Lors de cette deuxième journée, la Banque africaine de développement (BAD) a publié la 3ème édition de son Rapport sur l'indice d'ouverture sur les visas, réalisé conjointement avec la Commission de l'Union africaine pour recenser les pays africains qui améliorent les procédures favorisant la libre circulation des personnes sur le continent. « L'Indice a contribué à mieux sensibiliser l'opinion et à conduire les réformes de la politique des visas à travers le continent dans le but de faciliter la circulation des personnes, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives pour le tourisme, le commerce et les investissements intra-africains« , a souligné Gabriel Negatu, directeur général du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l'Afrique de l'Est à la BAD. Negatu a indiqué que la Banque participe directement à la réalisation des objectifs de l'initiative de l'Union africaine (UA) en faveur d'un passeport africain unique, notant que le groupe de la BAD a fait de l'intégration de l'Afrique l'une des cinq priorités (High 5) de son programme de développement. Les données du rapport montrent qu'en moyenne, les pays africains sont plus ouverts les uns aux autres en précisant que les 20 premiers pays les plus ouverts ont amélioré leur moyenne au cours de l'année 2018, reflétant ainsi des politiques de visa plus libérales. En outre, 43 pays ont progressé ou maintenu leur score dans le classement, révèle l'étude qui note que « le fait que les Africains aient encore besoin de visas pour voyager dans un peu plus de la moitié des autres pays africains montre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour concrétiser la libre circulation des personnes sur le continent« . Le Rwanda, pays hôte de la 13è Conférence économique africaine, a pris le premier des mesures pour défendre l'intégration régionale, en annonçant au début de cette année la délivrance de visas d'entrée à l'arrivée sur son territoire pour les voyageurs en provenance de tous les pays d'Afrique. → Lire aussi : La France lance une nouvelle procédure pour l'obtention du visa le 1er décembre Selon le rapport de la BAD, le Bénin est le pays ayant fait le plus de progrès en matière de libéralisation des visas pour les voyageurs africains en passant de la 27ème place en 2017 à la première place en 2018. En comparaison avec 2017, les Africains n'ont pas besoin de visa pour se rendre dans 25% des autres pays africains, contre 22% auparavant. Ils peuvent obtenir des visas à l'arrivée dans 24% des autres pays africains. Par ailleurs, les voyageurs africains ont besoin de visas pour se rendre dans 51% des autres pays du continent, contre 54% auparavant. La secrétaire exécutive adjointe de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Giovanie Biha, a fait observer que l'année 2018 a été une année déterminante dans l'effort d'intégration régionale en Afrique. Elle a relevé que le déploiement de la Zone de libre-échange continentale africaine et du Marché unique africain du transport aérien sont des étapes importantes dans la création d'un cadre réglementaire africain favorable à la connectivité aérienne. La 13e Conférence économique africaine, organisée conjointement par la CEA, la BAD et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), réunit des groupes de réflexion (think tanks), chercheurs, décideurs et dirigeants des secteurs public et privé d'Afrique ainsi que des représentants des organisations économiques régionales. Cette conférence annuelle a pour objectif de définir et fournir des orientations politiques précises, fondées sur la recherche et les meilleures pratiques afin d'établir un partenariat renforcé au service d'une intégration accélérée sous tous ses aspects, précise le communiqué.