Les groupes et le groupement parlementaires à la Chambre des représentants ont entamé, mercredi, l'examen en séance plénière de la première partie du projet de Loi de finances 2019 (PLF-2019), sur fond de positions diverses entre la majorité qui défend le souffle social du texte et l'opposition qui y voit une simple reproduction des projets précédents. Intervenant à cette occasion, le président du groupe Justice et Développement, Idriss Azami El-Idrissi a passé en revue le contexte général ayant marqué l'élaboration du PLF 2019, ajoutant que ce projet s'inscrit dans la mise en œuvre des Orientations de SM le Roi Mohammed VI et des mesures prônées par le Souverain dans Ses derniers discours, notamment celles liées au soutien des domaines sociaux. De par son souffle social, le PLF-2019 constitue un premier pas sur la voie du renouvellement du modèle de développement marocain, de manière à soutenir les secteurs sociaux, réduire les disparités, encourager les entreprises et promouvoir les investissements, a souligné Azami. Il a également noté que le succès de tout programme de développement est tributaire de la restauration de la confiance dans les institutions politiques, de la promotion du processus démocratique et de la capitalisation des réalisations dans le domaine des droits et des libertés, faisant savoir qu'au niveau économique, il est tenu de libérer les énergies, de baliser le terrain pour la concurrence et l'initiative entrepreneuriale et de contribuer au renforcement de la richesse nationale. Ce modèle de développement devrait également renforcer la solidarité et la cohésion sociale, élargir la protection sociale et accorder un intérêt particulier aux catégories vulnérables et faciliter l'accès à un enseignement de qualité pour tous, a-t-il poursuivi. Concernant l'adéquation entre le PLF-2019 et les priorités de l'action du gouvernement, Azami a noté avec « satisfaction » les mesures gouvernementales contenues dans le projet, notamment celles relatives au soutien des secteurs sociaux et la réduction des disparités sociales et territoriales, soulignant à cet égard l'augmentation des crédits alloués au volet social et les postes budgétaires accordés aux secteurs importants tels que l'éducation et la santé. Dans ce cadre, le président du groupe Justice et Développement a souligné la nécessité d'accélérer la mise en place du registre social unifié, afin de développer les programmes sociaux et déterminer les catégories sociales éligibles, plaidant pour la pérennisation et le développement du Régime d'assistance médicale (RAMED) et l'adoption du dialogue sociale d'une manière régulière. → Lire aussi : Adoption en commission de la première partie du projet de loi de finances 2019 Dans le domaine économique, Azami a salué les mesures importantes prévues par le PLF-2019, en particulier la poursuite de l'investissement public, appelant à instaurer un équilibre dans la répartition territoriale de ces investissements qui pourraient stimuler le taux de croissance, à activer les centres régionaux d'investissement et à soutenir les régions les moins favorisées. De son côté, le président du groupe Authenticité et Modernité, Mohamed Chrourou a noté la mauvaise gestion par le gouvernement de la chose publique, en particulier l'absence de convergence de ses politiques sociales, passant en revue les « dysfonctionnements observés sous le gouvernement actuel, principalement l'aggravation du chômage des jeunes et la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens ». Dans ce contexte, Chrourou a souligné l'absence d'un plan gouvernemental pour remédier aux manque dans les domaines de la justice sociale, de l'emploi et des investissements productifs, ainsi que de toute créativité pour une nouvelle génération de réformes et une véritable avancée en matière d'investissement productif et d'emplois. Chrourou a appelé à une politique éducative audacieuse pour protéger l'école publique et consolider le droit constitutionnel à un enseignement de qualité et à mettre en place une politique économique ambitieuse, proposant d'adopter une réforme fiscale globale pour améliorer l'investissement et réaliser la justice fiscale et sociale, d'activer les instances de gouvernance, notamment du Conseil de la concurrence, et de mettre en place des juridictions spécialisées, principalement dans l'immobilier et le commerce. Pour sa part, le membre du groupe de Authenticité et Modernité, Mohamed Aboudrar a estimé que le PLF-2019 n'est qu'une reproduction de projets antérieurs, vu l'absence de vision et d'audace politique dans la mise en application des réformes structurelles, appelant à des réformes fiscales comme seul préalable à la réforme des finances publique, et la mise en place d'un système de justice fiscale. Il a également appelé à « la restructuration de certains établissements publiques, en faisant preuve de fermeté dans le traitement des finances publiques« , ainsi qu'à l'augmentation des impôts sur certains secteurs, regrettant le traitement réservé aux amendements apportés par les partis d'opposition. De son côté, un autre membre du groupe Authenticité et Modernité, Hicham El M'hajri a évoqué les problèmes que connaissent les secteurs de la santé et de l'éducation, ainsi qu'au niveau de la justice social et territoriale, soulignant l'absence de convergence en ce qui concerne la mise en œuvre du programme des disparités territoriales et regrettant le retard dans la promulgation des décrets relatifs la régionalisation avancée. La Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants a approuvé, dimanche dernier à la majorité, la première partie du PLF-2019.