Le projet de loi de finances (PLF 2019), dont l'examen en commission a été entamé, jeudi, à la Chambre des représentants, a suscité des réactions diverses entre la majorité, qui souligne l'importance des priorités sociales qui y sont fixées et l'opposition, qui y voit un texte « sans vision stratégique » et « en déphasage avec la conjoncture« . Ainsi, le président du groupe Justice et développement (majorité), Driss El Azami El Idrissi a indiqué que l'élaboration du PLF-2019 est intervenue dans le cadre d'une série d'interactions qui ont marqué le paysage politique, économique et social au Royaume, notant que ce texte est basé sur trois priorités portant sur le soutien des politiques sociales, à travers les secteurs de l'enseignement, de la santé et de l'emploi. Intervenant lors de la 1ère séance consacrée à l'examen du PLF 2019 par la Commission des finances et du développement économique, El Azami El Idrissi a relevé que si le texte n'accorde pas la priorité aux équilibres macroéconomiques, c'est parce que « le Royaume a réalisé sur ce volet des performances qui restent à préserver« . Le projet s'inscrit dans la mise en œuvre des orientations et mesures préconisées par SM le Roi Mohammed VI, notamment dans les Discours royaux prononcés dernièrement, en ce qui concerne le soutien à la protection, à la solidarité et à la cohésion sociale et l'appui à l'entrepreneuriat, aux investissements et à l'emploi des jeunes, a-t-il précisé. → Lire aussi : PLF-2019: Mezouar plaide à Casablanca pour une réflexion de fond sur le système fiscal S'agissant des investissements et de l'appui à l'entrepreneuriat, le projet prévoit d'importantes mesures visant la poursuite des efforts déployés pour promouvoir les investissements publics et traiter le problème de remboursement de la TVA, a-t-il indiqué, précisant que le projet incite à soutenir les entreprises afin de les encourager à investir, à travers le règlement définitif de la dette liée à la TVA cumulée au cours des dernières années, tant pour le secteur privé que public, dont le montant a atteint 40 MMDH. De son côté, le membre du groupe Authenticité et Modernité (opposition), Salaheddine Aboulghali a souligné que la conjoncture économique dans laquelle est présenté le PLF-2019, « délicate » aux niveaux géostratégique et géopolitique, l'actuel contexte politique et économique mondial et les mutations économiques au niveau international, en particulier « la hausse du cours de pétrole », exigent une approche responsable et objective du projet. « Le gouvernement considère l'investissement public comme un levier pour l'investissement privé et pour la croissance économique« , sans pour autant « expliquer comment il va financer les infrastructures, les grands chantiers et les stratégies sectorielles« , sachant que l'économie marocaine est toujours dépendante du secteur agricole, qui est, à son tour, tributaire des aléas climatiques, a-t-il ajouté. Le fait de parier sur les aléas climatiques, le manque d'attraction du climat des affaires, la complexité du système fiscal, l'ampleur du secteur informel, la difficulté d'accès aux crédits et le défaut de convergence entre les politiques publiques, sont autant de facteurs qui font du PLF-2019 un texte « manquant de vision stratégique », « ne répondant pas aux attentes des citoyens » et « s'inscrivant en déphasage avec la conjoncture », a-t-il soutenu. Les travaux de la Commission se poursuivent, jeudi et vendredi, avec à l'ordre du jour les interventions des autres groupes parlementaires, dans le cadre de l'examen du PLF-2019.