La deuxième édition du Forum Partenariats Public-Privé Afrique 2018 se tient les 12 et 13 novembre à Casablanca et porte sur le thème « Promouvoir l'agriculture et les Technologies de l'Information et de la Communication grâce aux partenariats public-privé (PPP) ». D'emblée, les débatteurs, autour du thème, ont campé le sujet sur comment renforcer les Partenariats Public-Privé Sud –Sud en partant par un feuilletage du cadre juridique de certains pays. En Afrique de l'ouest, par exemple, l'ensemble des pays se sont dotés de lois PPP mais lorsque l'on voit le bilan des projets réalisés, d'après Abdou Diaw, expert sur les PPP, on se rend compte de la faiblesse du taux qui dépasse rarement les 2%. D'ailleurs, la plupart de ces pays ont des lois qui ne sont pas applicables. Sous ce registre, on peut donner le cas du Sénégal qui a voté en 2014 une loi PPP en procédure d'urgence mais, aujourd'hui, quatre ans après, la loi n'est pas appliquée, selon notre expert. Les PPP pour une économie compétitive Aujourd'hui l'urgence ne se trouve pas dans le renforcement du cadre juridique pour les partenariats public-privé, mais dans la mise en place de constitution de projets bancables. Et pour y arriver, il faut nécessairement prendre en compte deux dimensions : le mécanisme de financement de la préparation du projet. Certains pays ont mis en place des fonds de financement du projet. Et au-delà du financement, il faut que les porteurs de tels projets aient de l'expertise. →Lire aussi : La CGEM appelle au renforcement du partenariat public privé La deuxième dimension, d'après les experts, est la constitution d'un portefeuille de projet bancable, et là, on peut parler de gestion des risques qui doit impérativement être partagée entre le public et le privé. En vérité le travail commence que lorsque le projet est réalisé. Pour en venir au Partenariat Public-Privé, une question fondamentale se pose, surtout dans les pays de l'Afrique de l'Ouest. En effet, lorsque l'on parle de PPP, on parle de partage des ressources, et sur ce point, beaucoup de pays sont le plus souvent lésés au moment de la négociation du contrat. Le Maroc cité en référence Le gouvernement du Maroc, représenté par Najar Saher, DEPP au ministère de l'économie et des finances, les PPP consacrent un changement culturel entre le secteur public et les secteurs privés. Ils se traduisent par une mutualisation des ressources, un partage des risques, une mise en place de services de qualité et surtout il faut qu'ils soient une relation gagnant-gagnant pour que chacun puisse retrouver son compte. →Lire aussi : Les quatre accords de partenariat économique public-privé et privé-privé signés devant SM le Roi et le Chef de l'Etat sénégalais Dans le même ordre d'idées, les Partenariats Public-Privé doivent se préoccuper du renforcement de la compétitivité économique des pays partenaires. C'est dans ce cadre que le Maroc à fait le choix d'identifier ses chantiers de réformes pour l'ancrage d'un partenariat équilibré entre les secteurs public et privé avec la mise en place de stratégie sectorielle. Des 3 P aux 4 P Pour Mohamed Bourrahim, les PPP doivent se développer davantage en imaginant d'autres formes de partenariats qui se donnent la priorité du service rendu au citoyen. Pour cela, il faut impérativement que l'implication des populations. Et d'ailleurs, pour M. Bourrahim, « nous pensons à un élargissement des PPP pour donner des Partenariats Public-Privés-Population. Tout projet qui n'implique pas les populations ne sera pas réussi. Certes le secteur privé investit pour gagner de l'argent, c'est légitime mais aussi de garantir des services répondants aux attentes des citoyens. »