Les mesures prises par la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), dans le cadre de sa stratégie novatrice en matière de prévention et de lutte contre la cybercriminalité, ont été présentées dimanche à Marrakech, lors d'une conférence organisée dans le cadre de la 2è édition des Journées Portes Ouvertes (JPO) de cette institution citoyenne. Placée sous le thème ''efforts de lutte contre la cybercriminalité'', cette conférence a eu pour objectif de sensibiliser le public sur les différentes et nouvelles formes de criminalité liées aux technologies de l'information et de la communication, et à prodiguer les meilleurs conseils pour une utilisation saine et appropriée de ces technologies, tout en fournissant des exemples concrets. Dans son exposé, Mme Leila Zouine, chef de service de lutte contre les crimes liés aux nouvelles technologies relevant de la Direction de la Police Judiciaire, a mis l'accent sur le danger imminent que représente la cybercriminalité sur la sécurité du citoyen et sa quiétude car, il s'agit d'un crime transfrontalier qui peut être facilement commis, avec de lourdes conséquences sur les plans économique et social. Cette table ronde a été aussi l'occasion pour la responsable sécuritaire de passer en revue toutes les formes de crimes liés aux nouvelles technologies, ainsi qu'une batterie de mesures préventives à prendre le cas échéant. Mme Zouine a cité, à ce titre, le danger que représente le chantage sexuel via internet, sachant que cet agissement délictueux a pris une grande ampleur ces dernières années. Elle a, en outre, mis en avant l'impératif de dénoncer ce genre de crime, tout en invitant les citoyens à faire montre de davantage de vigilance pour éviter de tomber dans le piège des maîtres-chanteurs. Elle a aussi tenu à rappeler l'existence d'une équipe de la DGSN hautement spécialisée dans la lutte contre ce genre de crimes. Dans le même contexte, Mme Zouine a loué les efforts inlassables déployés par la DGSN, à travers la mise en application minutieuse d'une stratégie globale qui se décline en trois axes majeurs, à savoir la structuration organisationnelle, le renforcement des ressources humaines, et l'investissement dans les équipements et outils logistiques. →Lire aussi: Clôture à Marrakech de la 2è édition des Journées Portes Ouvertes de la DGSN Concernant la structuration organisationnelle, elle a fait savoir que la DGSN a veillé à la mise en place d'unités spécialisées en matière de recherches et enquêtes sur les crimes liés aux nouvelles technologies aussi bien au niveau central que sur le plan régional. Au niveau central, il a été procédé à la création du Service de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies, alors qu'au plan régional, ce sont 29 brigades spécialisées qui ont vu le jour, a expliqué Mme Zouine, citant également l'exemple de la création de l'Office national de lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies relevant de la Brigade Nationale de la Police Judiciaire (BNPJ). Et de poursuivre que la DGSN s'est dotée aussi d'une panoplie d'outils et de mécanismes dans le domaine de l'expertise numérique, notamment deux laboratoires centraux d'exploitation et d'analyse des traces numériques, ainsi que quatre laboratoires régionaux à Casablanca, Marrakech, Fès et Laâyoune. S'agissant des ressources humaines, Mme Zouine a relevé que pour mieux accompagner l'évolution que connaît ce genre de crime et renforcer les capacités des agents de la sûreté nationale en matière de lutte contre ce fléau, il a été procédé au recrutement d'ingénieurs d'Etat et de techniciens spécialisés en la matière, tout en accordant une importance cruciale à la formation et à la formation continue au profit des fonctionnaires et cadres de la DGSN. Sur le plan logistique, la DGSN a veillé à ce que tous les laboratoires et structures spécialisées soient dotés des équipements et outils les plus appropriés et à la pointe de la technologie et ce, conformément aux standards mondiaux les plus exigeants dans ce domaine. L'objectif est d'être en mesure d'effectuer toutes les analyses et expertises requises, a-t-elle expliqué. Et de conclure que la lutte contre la criminalité liée aux nouvelles technologies requiert la conjugaison des efforts de l'ensemble des composantes de la société, et à leur tête la famille et l'école, eu égard au rôle majeur qui leur incombe en matière d'éducation et de sensibilisation des générations montantes quant aux dangers de l'utilisation irrationnelle de l'internet, des réseaux sociaux et des autres technologies modernes de communication.