Afin de garantir la sécurité de l'espace virtuel, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a créé des équipes de luttes contre la criminalité composées de commissaires et d'officiers de police ainsi que d'enquêteurs et d'experts. Convoité par environ 23,1 millions d'internautes marocains connectés, selon les données de l'Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications (ANRT) publiées cette année, l'espace virtuel est devenu aussi un hameçon utilisé par des malfaiteurs pour commettre différents délits, crimes et cyberattaques. La cybercriminalité constitue l'ensemble des infractions liées aux technologies de l'information et de la communication, réparties en deux catégories à savoir les infractions liées directement aux technologies de l'information et de la communication (TIC), les attaques, les intrusions contre les systèmes de traitement automatisé des données, et les formes d'infractions classiques mais facilitées par les TIC, notamment les escroqueries sur internet, extorsions, cyber-terrorisme, usurpation de l'identité, menaces sur internet, diffamation ou encore injures sur internet. Consciente de l'ampleur que prend de plus en plus l'utilisation des TIC à des fins malveillantes, la DGSN a mis en place depuis quelques années une stratégie pour lutter contre la cybercriminalité, a indiqué la Commissaire Layla Ezzouine, Cheffe du service de lutte contre les crimes liés aux nouvelles technologies relevant de la direction de la police judiciaire. Cette stratégie multidimensionnelle se manifeste par un ensemble de mesures notamment la création d'un service central spécialisé dans les investigations cybernétiques au niveau de la direction de la police judiciaire, d'un office national au niveau de la brigade nationale de la police judiciaire et de 29 brigades régionales spécialisées dans la cybercriminalité, a-t-elle expliqué. S'agissant des expertises et des analyses sur les supports numériques, la DGSN a mis en place six laboratoires : un laboratoire central, un laboratoire au niveau de la brigade nationale de la police judiciaire et quatre laboratoires régionaux dans les villes de Casablanca, Fès, Marrakech et Laâyoune, a-t-elle mis en avant, ajoutant que la création de ces entités s'inscrit dans le cadre d'un plan d'action qui vise à créer au niveau de chaque ville du Royaume, une brigade spécialisée et un laboratoire. Les enquêtes dans la cybercriminalité nécessitent une expertise et un niveau de technicité bien élevé, raison pour laquelle la DGSN a recruté des profils spécialisés en informatique notamment des docteurs en informatique, des ingénieurs et des techniciens spécialisés dans les différentes disciplines liées à ce domaine. Quant à la logistique dans les investigations et les analyses, toutes les entités sont dotées de logiciels et d'outils d'analyse des traces numériques qui sont reconnus à l'échelle internationale, étant des outils de l'informatique légale, a-t-elle informé. Avec l'évolution technologique, la DGSN accorde une importance à la formation de ses équipes, à travers la mise en place de trois types de formations à savoir de base, continue et spécialisée. Concernant le défi d'ordre juridique et légal, la cybercriminalité étant transfrontalière, il existe un problème de multiplicité des juridictions, raison pour laquelle dans le cadre des efforts déployés par le Royaume, le Maroc a été parmi les pays signataires de la convention de Budapest, qui est entrée en vigueur en octobre 2018, a-t-elle relevé. Ainsi, le service central de lutte contre la cybercriminalité liée aux nouvelles technologies relevant de la direction de la police judiciaire de la DGSN a été désigné pour agir en binôme avec le pôle des affaires pénales et de protection des catégories spéciales à la présidence du Ministère public en tant que point de contact pour la coopération avec les autres pays signataires de la convention en matière des affaires liées à la cybercriminalité. Pour cette 3ème édition des JPO, la présence du stand de l'équipe de cybercriminalité a pour objectif de communiquer et de sensibiliser le citoyen sur les différentes formes de la cybercriminalité, ainsi que de leur donner des conseils afin d'éviter les pièges de ce fléau. "A cet effet, nous avons mis à la disposition du citoyen, deux espaces, l'un d'eux dédié aux enfants pour les sensibiliser sur les dangers de la cybercriminalité et des ateliers autour de l'utilisation d'internet et des différents moteurs de recherche adaptés à leur âge", a-t-elle poursuivi. Quant à l'espace réservé aux adultes, il contient quatre dépliants autour de la sécurisation du téléphone et l'ordinateur, du réseau wifi à domicile, l'utilisation du courrier électronique et un quatrième dépliant sur les infractions liées à la sextorsion via internet et les mesures à prendre le cas échéant. La nouveauté de cette année est l'application "santé digitale", développée en français et en arabe, qui va permettre aux visiteurs de tester leur niveau de connaissance en matière de sécurité numérique, a-t-elle conclu. Pour rappel, les journées portes ouvertes de la DGSN s'inscrivent dans le cadre de la stratégie de communication de la DGSN visant à consolider sa politique d'ouverture sur son environnement et à informer le public sur les efforts de modernisation mis en place pour assurer la sécurité des personnes et des biens, tout en préservant l'ordre public.