Le Tribunal suprême électoral (TSE) au Honduras a déclaré dimanche le président sortant, Juan Orlando Hernandez, officiellement vainqueur de l'élection présidentielle controversée du 26 novembre à l'issue d'un recomptage des votes. « Le président réélu pour la période de 2018 à 2022 est le citoyen Juan Orlando Hernandez Alvarado« , a indiqué le président de l'autorité électorale David Matamoros. Hernandez, 49 ans, a obtenu 42,95% des voix devant Nasralla (41,24%), âgé de 64 ans, selon les chiffres présentés dimanche par l'autorité électorale. Depuis près d'un mois, les partisans du candidat de gauche Salvador Nasralla manifestent pour dénoncer une « fraude » supposée lors de ce scrutin. Quelques heures avant l'annonce officielle du TSE, M. Nasralla a décollé pour les Etats-Unis où il devait rencontrer le secrétaire général de l'Organisation des Etats Américains, Luis Almagro, et être reçu au Département d'Etat. Ce furent des élections « d'une transparence jamais vue au Honduras« , assuré M. Matamoros. « Nous souhaitons que le calme règne (…) que nous nous embrassions de nouveau comme des frères« , a-t-il ajouté. L'opposition a appelé à redescendre dans la rue lundi, alors que des manifestants ont bloqué vendredi les rues de plusieurs villes de ce pays d'Amérique centrale. Dans la capitale Tegucigalpa, ils ont empilé des pierres pour constituer des barricades et mis le feu à des pneus et des bouts de bois pour revendiquer la victoire de l'opposant de gauche. Les premiers résultats de ce scrutin donnaient M. Nasralla, animateur de télévision novice en politique, en tête avec cinq points d'avance, le dépouillement au fil des jours a finalement placé M. Hernandez devant. Cette inversion de tendance, combinée à une série de pannes informatiques jugées suspectes par l'opposition, a incité cette dernière à exiger un recomptage total des votes, puis une annulation pure et simple du scrutin. Le TSE étudiait depuis le recours déposé par l'opposition. Un rapport d'Amnesty International publié au Mexique affirme qu'au moins 14 personnes sont mortes dans les manifestations. Les autorités honduriennes ont confirmé seulement trois décès.