Au moins 14 personnes sont mortes dans les manifestations post-électorales au Honduras bien que les autorités n'aient confirmé que trois décès, selon un rapport d'Amnesty International. Les forces de l'ordre ont délogé lundi les manifestants qui bloquaient plusieurs routes pour dénoncer une « fraude » supposée lors des élections présidentielles du 26 novembre qui ont vu la victoire du président conservateur sortant Juan Orlando Hernandez, alors que l'opposition annonce détenir des preuves. Des groupes de sympathisants de l'opposant de gauche Salvador Nasralla, 64 ans, ont incendié des pneus sur la chaussée, perturbant les accès à la capitale, alors que le pays est plongé dans une crise politique. Des militaires et des policiers ont été appelés afin de déloger les protestataires, éteindre les feux et déplacer les obstacles qui bloquaient la chaussée. Salvador Nasralla a affirmé lundi au cours d'une conférence de presse que des irrégularités se sont produites dans les procès-verbaux de 5.759 bureaux de vote (soit environ un tiers du total) que le Tribunal Suprême Electoral (TSE) a fait parvenir dans la capitale Tegucigalpa pour les soumettre à un recomptage spécial. Malgré les résultats publiés par le TSE dimanche qui indiquaient une légère avance pour le président sortant Juan Orlando Hernandez, M. Nasralla continue de demander un recomptage total des votes. Son parti a déposé vendredi un recours en annulation de l'élection. D'autres mobilisations ont eu lieu dans d'autres régions du pays, les partisans de l'Alliance de l'opposition contre la dictature, dont M. Nasralla était le candidat, rejetant les résultats publiés par le tribunal suprême électoral (TSE). La candidature du chef de l'Etat était vivement contestée dans le pays car contraire à la Constitution. M. Hernandez s'était prévalu d'une décision favorable du Tribunal constitutionnel pour se présenter à un second mandat. Des milliers d'habitants défilent depuis des jours contre le résultat du scrutin, entaché d'accusations de fraudes. La polémique a redoublé quand les premiers résultats partiels du TSE ont donné cinq points d'avance à M. Nasralla, un animateur de télévision novice en politique, avant que la tendance ne s'inverse, après des interruptions intermittentes du système informatique électoral.