À mesure que la question du Sahara gagne en visibilité sur la scène internationale, la tension monte dans les camps de Tindouf, où des populations sahraouies désabusées subissent une répression de plus en plus brutale, fruit d'un système à bout de souffle que l'Algérie et son proxy du Polisario s'obstinent à maintenir. À l'approche d'une réunion cruciale du Conseil de sécurité des Nations unies prévue le 14 avril 2025 pour examiner la situation au Sahara, le meurtre de deux jeunes Sahraouis par des éléments de l'armée algérienne dans les camps de Tindouf a déclenché une onde de choc sans précédent parmi les réfugiés. Le drame, survenu dans un climat de défiance croissante à l'égard des autorités du Front Polisario et de leurs tuteurs algériens, est venu cristalliser des années de frustration, de marginalisation et d'exaspération. Les victimes, issues notamment de la tribu des Oulad Dlim, ont été abattues dans des circonstances troubles. Loin d'un incident isolé, ce double assassinat s'inscrit dans une logique récurrente de répression, chaque fois que le dossier du Sahara refait surface sur la scène diplomatique internationale. À chaque échéance onusienne, Alger et le Polisario orchestrent une violence ciblée dans les camps pour contenir toute velléité de contestation interne, tout en s'efforçant de démontrer, par ce climat de tension entretenue, que le conflit demeure actif et justifie le statu quo. La réaction ne s'est pas faite attendre. Les familles des victimes, soutenues par de nombreuses composantes tribales, ont dénoncé avec force la confiscation des dépouilles et l'opacité entourant les circonstances de la mort. Ce refus de restituer les corps est perçu comme une ultime humiliation. À Tindouf, les appels à la révolte contre le « système répressif » incarné par Brahim Ghali se multiplient. De plus en plus de voix, jusque-là silencieuses, appellent ouvertement à rompre avec le Polisario, jugé illégitime, inféodé à Alger et incapable de représenter les aspirations d'un peuple en quête de dignité et de perspectives. Lire aussi : [Vidéo] L'Observatoire du Sahara dénonce la répression dans les camps de Tindouf Ce mouvement de contestation traduit une évolution profonde dans les équilibres internes des camps. Le Front Polisario, autrefois maître absolu de la parole et du contrôle, se trouve aujourd'hui confronté à une fronde ouverte. Son autorité vacille face à une population jeune, éduquée, connectée, et lassée d'être instrumentalisée au service d'une cause détournée de ses objectifs initiaux. L'Algérie et le Polisario maintiennent l'illusion d'un conflit Pour Alger, cette répression sert un double objectif. En interne, elle permet de mater toute opposition au sein des camps, assurant la survie d'un appareil clientéliste centré autour du Polisario. À l'international, elle alimente la narration d'un conflit non résolu, justifiant ainsi l'activisme diplomatique algérien, censé défendre une cause sahraouie dont elle s'est en réalité arrogée la représentation. En réalité, cette posture dissimule une instrumentalisation cynique : maintenir en état de dépendance les réfugiés de Tindouf pour en faire un levier stratégique dans la rivalité régionale. Le Polisario, quant à lui, tire profit de cette situation pour continuer à mobiliser des ressources internationales, détourner l'aide humanitaire, et s'imposer comme interlocuteur incontournable dans les arènes diplomatiques. Mais la légitimité de ce monopole est aujourd'hui fortement contestée. Face à ce verrouillage, le Mouvement Sahraoui pour la Paix (MSP), courant dissident du Polisario, gagne du terrain. Il appelle à une alternative pacifique et inclusive, plaidant pour une participation aux négociations sous l'égide de l'ONU. Cette dynamique reflète la volonté d'une partie croissante des Sahraouis de rompre avec la violence et le dogmatisme pour explorer des voies réalistes de sortie de crise. Dans le même temps, des organisations de défense des droits humains ont alerté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), demandant des garanties pour la protection juridique des populations sahraouies, otages d'un conflit figé et d'un encadrement coercitif. Sur le plan international, les critiques à l'égard du Polisario se renforcent. Le représentant républicain américain Joe Wilson a récemment annoncé le dépôt imminent d'un projet de loi visant à inscrire le mouvement sahraoui sur la liste des organisations terroristes, l'accusant de collusions avec des puissances hostiles comme l'Iran et la Russie. Une telle mesure, si elle venait à être adoptée, porterait un coup majeur à l'image du Polisario sur la scène internationale.