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Remaniement, pas remaniement... la grande illusion continue !
Publié dans Maroc Diplomatique le 23 - 10 - 2024

Une léthargie inquiétante s'est installée, une sorte de sommeil profond où le débat politique a déserté la scène publique. Tout semble fonctionner en mode avion mis par défaut par le gouvernement, sans vision à long terme. Depuis un an, nous sommes suspendus à cette rumeur d'un fameux remaniement ministériel. Un an de spéculations, d'attente, et pourtant, au fond, on sait tous que cela n'aura aucune conséquence réelle, aucun changement significatif. Qu'il ait lieu ou non, cela ne changera rien à la gestion du pays car le véritable problème n'est pas dans le changement des visages, mais dans la manière de diriger le gouvernement. Akhannouch, avec son optimisme de façade et son satisfecit illusionniste, continuera à gouverner comme il l'a toujours fait. Alors pourquoi espérer un miracle ? Ce n'est pas avec quelques ajustements cosmétiques qu'on résoudra les problèmes structurels du pays. Nous en sommes là : dans une sorte d'attente passive, résignés à voir les mêmes erreurs, les mêmes gaffes, les mêmes promesses non tenues.
Le Maroc s'est habitué à ce jeu où l'on change des visages, mais où la méthode reste la même. Que ce soit un remaniement technique, structurel ou même cosmétique, les citoyens n'y croient plus. Le vrai problème dépasse de loin cette agitation politique superficielle. Il s'agit d'un immobilisme profond, d'une absence totale de débat d'idées. Où sont les visions pour l'avenir du pays ? Où sont les confrontations d'idées qui devraient animer la scène politique ? Le silence est assourdissant. Les partis politiques, autrefois moteurs de la démocratie, sont désormais des fantômes. D'ailleurs on ne sait plus positionner lequel est de droite ou de gauche, tous se valent désormais, ils existent uniquement pour maintenir des luttes internes, préserver des privilèges, tout en ignorant les préoccupations des citoyens.
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Alors un remaniement pour quoi faire ? Un énième jeu de chaises musicales pour calmer certaines factions avant les élections ? Mais au fond, cela ne changera rien. Ce ne sont pas ces ajustements de façade qui sortiront le pays de la paralysie où ce gouvernement nous a plongés. Les cartes sont toujours les mêmes, distribuées aux mêmes joueurs qui ne servent que leurs propres intérêts. Avec un gouvernement qui accumule les erreurs de casting, des ministres qui se querellent entre eux, une gestion de départements verticale et des citoyens qui, eux, ne voient aucun changement dans leur quotidien. D'autant plus que de nouveaux ministres auront besoin de six mois rien pour reformer leurs équipes, se faire entourer de leurs proches pour assurer leurs arrières, parcourir et comprendre les dossiers. Alors ? Heureusement qu'il y a le Roi qui trace les grandes lignes à chacun de ses discours et une poignée de ministres qui fait l'exception.
Or le véritable problème est cette domination des partis politiques, rongés par des luttes de pouvoir, des querelles internes, qui ne servent plus l'intérêt général. Le système est à bout de souffle. La société civile, les experts, et même les citoyens appellent à une réforme en profondeur. Il est temps de rompre avec cette logique partisane sclérosante. Ce qu'il faut, c'est un gouvernement de compétences, basé sur la méritocratie, où les ministres sont choisis pour leur expertise et non leur appartenance politique. Ils doivent apporter une approche pragmatique et des résultats concrets, loin des querelles partisanes. Ce sont eux qui doivent être au cœur de la réforme.
Mais soyons honnêtes : tant que les nominations se feront sur la base de copinage, tant que les alliances partisanes primeront sur la compétence, tant que les décisions se prennent dans les salons familiaux pour distribuer des rentes et des retraites, rien ne changera et nous resterons coincés dans ce cycle infernal. Les ministères continueront d'être des lots à distribuer, et les Marocains, eux, resteront les grands oubliés. Un remaniement ne suffit pas. Il ne suffit pas non plus de faire semblant de réformer en redistribuant les mêmes cartes et en recyclant les mêmes visages sous des prétextes fallacieux. Ce qu'il faut, c'est une refonte complète des pratiques de gouvernance, un véritable électrochoc qui réveille cette classe politique engourdie. Il ne suffit pas de gonfler les rangs avec des secrétaires d'Etat inutiles pour calmer quelques mécontents. Il est impérieux que la politique devienne un véritable outil au service des citoyens mais pour cela il faut du courage politique, une vision pour réformer le pays en profondeur afin de répondre aux orientations Royales.
Les citoyens méritent mieux qu'une gestion au rabais, qu'un gouvernement où la grande majorité des ministères fonctionnent en mode avion, coupé des réalités du terrain. Le Maroc mérite un véritable débat, des idées novatrices, un gouvernement qui place la compétence et l'expertise au centre de son action. Pourtant on le dépeignait bien de gouvernement de compétences ! Or c'est là l'enjeu, la véritable urgence.
Alors, remaniement ou pas ? Ce n'est plus la question. Ce n'est pas un simple ajustement technique qui changera le quotidien des Marocains. Ce qu'il faut, c'est une révolution des pratiques politiques, un gouvernement capable de traduire les grandes orientations Royales en actions concrètes. Un gouvernement qui sort de l'immobilisme, avec cette léthargie qui gangrène l'action publique. Parce qu'en attendant, tout ce que nous voyons, c'est un pays en attente, un pays qui tourne au ralenti, suspendu à l'espoir d'un changement qui tarde à venir alors que la Vision Royale va à la vitesse grand V.
Les cartes ont peut-être été rebattues, mais ce seront toujours les mêmes joueurs autour de la table. Il est temps de changer les règles du jeu parce que les Marocains méritent mieux pour de vrai et non en slogan.


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