Tout le monde, à part quelques inconditionnels de l'incompétence, consent au fait que le Maroc est à bout de souffle, en matière de politique, de démocratie et d'ouverture des perspectives. L'unanimité autour de la nécessité d'un changement démocratique est présente dans tous les esprits. Car, depuis le mi-mandat du gouvernement Benkirane, une nouvelle pratique politique s'est installée pour bloquer tout progrès dont le PJD ou tout autre parti démocratique en tirerait profit. L'année 2019 que nous venons de quitter confirme l'analyse du PPS qui avait appelé à un « nouveau souffle démocratique » pour que le pays poursuive sa montée en puissance, tout en confortant sa base politique et sociale. Hélas, l'année passée a vu l'accentuation des phénomènes nuisibles, à l'instar de ce que fut le rôle voulu par d'aucuns à l'ancien leader du PAM, qui avait comme seul objectif de faire descendre Benkirane et de prendre la Primature, en recourant aux arguments les plus abjects et aux promesses jamais tenues. A observer l'année 2019, pour ne pas remonter un peu loin, le Maroc ne cesse de reculer, politiquement et l'action partisane s'en trouve hautement affectée, au grand bonheur de ceux qui tablent sur une certaine nonchalance et anarchie pour gouverner. Hélas, cette même politique, qui a pourtant démontré son échec sachant que le PAM est en effritement, sans précédent. Et au lieu d'en tirer les conclusions nécessaires, l'on change de fusil d'épaule, en recourant à un remplaçant, parachuté, de surcroît à la direction du RNI, parti à l'origine administrative mais qui comptait de valeureux patriotes et hommes politiques. Et donc, à pathologie identique, remède identique, telle semble la démarche pour laquelle les décideurs politiques ont souscrit. A coups de gesticulations et de bassesses, loin de la morale politique, l'on se place, avant termes, dans les horizons 2021, rendez-vous des prochaines législatives. Et donc, le présent s'en trouve «institutionnalisé» comme un piège tendu au principal adversaire et à toute la classe politique qui s'en trouve touchée. Pas besoin de remettre le monde politique marocain sur des rails sûrs. Et l'on continue de plus belle, au gouvernement, le nouvel élu continue l'obstruction de l'action gouvernementale, en recourant systématiquement aux querelles intestines et aux provocations débiles. Le Maroc a mal et en a ras-le-bol de cette pratique destructive, qui tend à déprécier l'action politique et les partis porteurs d'idées de changement, dans le cadre des institutions légitimes. SM le Roi n'a cessé rappeler à l'ordre ceux qui visent la dépravation de la vie politique, appelant les élus et le gouvernement à la responsabilité et au civisme. Et pourtant, le cadre général de la pratique démocratique figure en bonne place à la Constitution de 2011. Il suffit de s'y conformer pour assurer le changement démocratique par le portage politique, sérieux, du devenir de la nation. Loin des querelles politiciennes et des calculs politiques de bas étage. L'opinion publique nationale est bien au fait de l'incohérence de l'équipe gouvernementale, mise en place par un remaniement que le Souverain voulait stimulateur de la compétence et de l'innovation. Rien de cela ne fut, hélas, face aux jeux politiciens qui caractérisent et dominent la scène politique. C'est la polémique stérile qui est logée à l'enseigne de l'Exécutif, qui n'a aucune notion de temps. Comme si l'adage «Après moi le déluge» est approprié comme conviction absolue. De même, les institutions représentatives devront jouer pleinement leurs rôles de sorte à accompagner l'Exécutif dans l'accomplissement du programme gouvernemental, fruit d'un consensus majoritaire, afin de respecter la démocratie et le verdict des urnes transparentes, loin des interférences extérieures. Là encore, les impératifs partisans de bas étage et les interférences des lobbies dictent leurs lois. C'est pourquoi l'Etat doit encourager le portage politique des idées novatrices et de changement démocratique qui permettent au pays d'avancer sur la voie du progrès et de la stabilité. Le PPS a déjà tiré la sonnette d'alarme, depuis plusieurs années. Il n'a pas été écouté. Et le pays risque de payer cher tout retard dans le redressement de la situation générale. Car, comme pour un train, après l'heure ce n'est plus l'heure et il faudra attendre le prochain train s'il repasse… C'est pourquoi il faudra faire un sursaut salvateur qui dotera le pays d'une volonté politique de mener avec succès tous les chantiers de développement et toutes les réformes indispensables pour se mettre à jour, dans un monde globalisé où le Maroc peut émerger et jouer un grand rôle, à la hauteur de son engagement démocratique et social. Cette volonté doit être de fer et se concrétiser, d'abord, par l'assainissement de la situation politique et du climat social. Cela passe donc par la libération de tous les prisonniers du hirak populaire et des soulèvements sociaux réclamant la satisfaction des besoins vitaux des citoyens et citoyennes. Et aussi par lever la main sur les partis politiques qui doivent rester autonomes et souverains. Ensuite, il importe de donner un sérieux coup de fouet à la vie politique pour regagner en crédibilité, après tant d'années de dépréciation pour des raisons incompréhensibles mais nuisibles.