Il est pour le moins déplorable de constater des comportements contradictoires dans les approches d'acteurs de la société marocaine dès que des scandales éclatent ou que des poursuites judiciaires soient déclenchées. D'aucuns ne savent plus sur quel pied danser pour arrêter des positions conséquentes et se résoudre à jouer les règles du jeu démocratique. Un jeu qui passe inéluctablement par des scrutins, toutes catégories confondues, propres et honnêtes. Et comble de l'ironie, il aura suffi que la machine de «nettoyage» se mette en marche en épinglant les «ripoux» pris en flagrant délit de corruption ou d'achat de consciences lors des partielles de la seconde chambre, pour qu'un tollé de certains milieux politiques engage la polémique avec les pouvoirs institutionnels accusés de «règlements de comptes». Cherchant désespérément à fourguer une connotation politicienne aux premiers verdicts rendus contre des conseillers mal-élus qui traduiraient l'acharnement de l'Etat envers leurs formations politiques. Des partis, faut-il le rappeler, hélas, mille fois hélas, qui constituent la majorité gouvernementale dont l'image en est sortie rudement écornée depuis. Et la «moisson» de «malfrats» aurait été plus substantielle, selon les dires d'officiels faisant la chasse implacable aux politiciens et parlementaires «véreux» si des fuites malencontreuses sur les écoutes téléphoniques avaient pu être endiguées. Au grand dam de tous ceux qui ont repris confiance dans leur pays en constatant la fermeté observée dans la mise en place de conditions propices à la transparence de la démocratie représentative. Et, pourtant, curieusement, des formations de la Koutla ou de la majorité gouvernante se sont offusquées des poursuites contre leurs candidats « mal-élus » au prétexte fallacieux d'acharnement contre leurs formations partisanes et de harcèlement à l'encontre de leurs militants les plus en vue. C'est la triste réalité d'une transition démocratique où les principaux acteurs persistent dans l'entretien des séquelles de l'ancienne ère marquée par les réseaux d'influence, le marchandage, la corruption et le clientélisme. Des acteurs qui, hélas, ont fait fi des recommandations pressantes prodiguées à leur intention au lendemain de la mascarade du scrutin du 8 septembre, qui incitaient leurs dirigeants à «crédibiliser» leurs candidats et à tout mettre en œuvre pour assainir l'espace électoral dans le Royaume. Mais les faits sont là. Et les peines sont tombées, sévères, certes, mais combien dissuasives pour préserver les prochaines échéances votatives de toutes interférences de quelque nature qu'elles soient. Les mis en cause qui ont écopé de peines d'emprisonnement, d'amendes et de périodes d'illégibilité ne sont pas des «boucs émissaires», loin s'en faut. Ils sont le meilleur exemple de la volonté de transparence que la nouvelle ère veut installer, nolens volens, dans les mœurs de la société. La réalité est dure à avaler par les nostalgiques des anciennes pratiques qui n'arrivent pas encore à s'adapter aux contours des nouvelles règles du jeu. Des règles qui énoncent clairement que «personne n'est au-dessus de la loi et que toute atteinte au bon déroulement des élections serait sanctionnée». Bien entendu, dans l'observation scrupuleuse des procédures judiciaires et des lois en vigueur. Des lois qui s'appliquent, dorénavant, à tout le monde, quel que soit le rang occupé ou l'influence dont il dispose. Des lois, enfin, qui séviront encore et toujours, sous la haute vigilance de l'Etat de droit, pour réprimer la fraude et le délit et promouvoir l'éthique et l'équité au service de tous les Marocains. Oui, plus personne n'est à l'abri et que justice soit rendue pour tous. Il n'est pas d'autre voie pour normaliser la vie politique dans le pays. Sévir pour donner l'exemple. Au nom de la justice ! Que tout un chacun en retienne la leçon !