Le bras de fer s'intensifie encore entre les professionnels de la santé et le gouvernement. Cette fois-ci, ce sont les médecins internes et résidents qui montent au créneau. Depuis le 15 octobre, ils entament une grève nationale de 72 heures pour protester contre des conditions de travail « précaires » et dénoncer « l'inaction » de l'exécutif face à leurs revendications. Les médecins internes et résidents observent une grève nationale de 3 jours, soit du 15 au 17 octobre, dans l'ensemble des hôpitaux universitaires du pays (CHU), à l'exception des services d'urgence, de réanimation et de soins intensifs. Ce mouvement de protestation est accompagné de manifestations locales et de sit-ins dans les hôpitaux de plusieurs villes. Une manière de faire entendre leurs voix et d'exprimer leur indignation face au retard accusé dans le traitement de leur dossier revendicatif par le ministère de la Santé et de la protection sociale ainsi que celui de l'Enseignement supérieur. Lire aussi : Santé : Médecins dentistes et denturistes s'arrachent la légitimité C'est d'ailleurs ce qui ressort du communiqué du Comité national des médecins internes et résidents qui précise, à cet égard, que l'escalade des professionnels de la santé intervient en réponse au « mutisme » et à « l'inaction » du gouvernement qui reste « sourd » à leurs revendications, au moment où ils continuent d'exercer leur devoir professionnel dans des conditions "difficiles" et "inappropriées". Chose qui non seulement impacte profondément les médecins internes et résidents, mais affecte également la qualité des soins prodigués aux citoyens. Des revendications toujours sans écho En vue de faire face à cette situation précaire qui ne fait qu'exacerber davantage les tensions dans le secteur de la santé. Les médecins internes et résidents revendiquent l'inclusion de leur comité dans toutes les discussions relatives à l'application de la loi 08.22 portant sur la création des groupements sanitaires territoriaux (GST), ainsi que dans la réforme du troisième cycle des études médicales. Comme ils réclament une indemnité de 12.000 dirhams pour les résidents non contractuels, vu qu'ils prodiguent les mêmes services et soins que leurs homologues contractuels, tout en étant titulaires des mêmes diplômes. Le comité appelle, par ailleurs, à une revalorisation de l'indemnité des internes compte tenu des divers services essentiels qu'ils assurent dans les unités hospitalières et dans les situations d'urgence. Ajoutant à cela d'autres demandes portant notamment sur la réforme de l'évaluation de l'examen de spécialité et l'amélioration de la formation en résidence, en instaurant notamment un cahier de charges pédagogique pour les différentes spécialités médicale, pharmaceutique et dentaire. Mais en dépit des multiples correspondances adressées aux responsables sur ce sujet, le dossier revendicatif des médecins internes et résidents reste toujours sans écho. Le comité déplore d'ailleurs « l'absence de toute action concrète » de nature à résoudre la crise actuelle qui sévit dans le secteur de la santé et se dit déterminé à poursuivre sa lutte en intensifiant ses actions jusqu'à satisfaction des revendications.