Alors que les pouvoirs publics restent sourds à leurs revendications, le Groupe des médecins libres lance un appel sur Facebook « la marche de la colère », le 25 mai. La révolution des blouses blanches est en marche. Le Groupe des médecins libres lance, sur Facebook, un appel pour l'organisation, le 25 mai prochain, d'une « marche de la colère ». Les médecins de la fonction publique, spécialistes, généralistes, résidents et internes, se donnent ainsi rendez-vous pour exprimer leur ras-le-bol. Face à l'insatisfaction de leurs revendications, ils décident de sortir une nouvelle fois dans la rue, pour faire entendre leurs voix. Pour mémoire, une première marche a eu lieu le 5 mai dernier à Rabat, à laquelle ont pris part près d'un millier de médecins. Forts du succès de cette marche qui a eu un écho retentissant, les professionnels de la santé décident de ne pas baisser les bras jusqu'à gain de cause. Dans un communiqué, les médecins dénoncent le comportement « irresponsable » de Baddou vis-à-vis de leur dossier. Pour réussir cette manifestation et atteindre l'objectif escompté, ils appellent à la participation massive. L'appel vise notamment les enseignants universitaires des facultés de médecine et de pharmacie, ainsi que les facultés de médecine dentaire. Dans un communiqué, ils dénoncent le comportement « irresponsable » de la ministre de la Santé vis-à-vis de leur dossier revendicatif. En réponse à cela, les protestataires appellent à l'observation de deux jours de grève les mercredi et jeudi de chaque semaine, à l'exception des services des urgences, qui continueront à fonctionner normalement. Ils ont également décidé de boycotter les examens d'accès à la fonction publique et revendiquent l'intégration directe. Ils brandissent également la menace d'accentuer les formes de protestation si le statu quo persiste. Ils réclament d'abord la reconnaissance de leur doctorat et l'équivalence avec celui des docteurs d'Etat. Malgré les huit ans d'études pour les généralistes et treize ans pour les spécialistes, les médecins sont considérés comme des détenteurs de master et non pas des titulaires d'un doctorat d'Etat. Ils revendiquent par ailleurs l'intégration des médecins résidents dans la fonction publique dès la première année d'études de spécialisation, au lieu de la troisième année appliquée actuellement. Cette situation porte préjudice aux médecins concernant leurs années d'ancienneté et le montant de leurs salaire, jugé très insuffisant. Par ailleurs, les protestataires exigent pour les médecins résidents et internes une couverture médicale et le versement d'une indemnité de garde. Ils revendiquent également l'amélioration de leurs conditions de travail en mettant à leur disposition l'équipement adéquat en matériel médical, de même que l'amélioration de l'enseignement de la médecine dans les facultés. Le dossier revendicatif des médecins comprend une série de doléances, notamment « l'augmentation des bourses des médecins internes et externes qui n'a reconnu aucun changement depuis 1975 », regrettent-ils. Les médecins réclament « l'accélération de la structuration des départements hospitaliers, assurant ainsi la bonne formation des médecins et la réalisation des projets de CHU Oujda et les nouvelles facultés (Agadir, Tanger), pour pouvoir réussir le projet national de formation de 3 300 médecin au Maroc par an, à l'horizon 2020 ». Les cinq syndicats représentants les médecins (UMT, FDT, UNTM, UGTM et la CDT) devaient rencontrer mardi 17 mai la ministre de la Santé, pour discuter du dossier revendicatif des professionnels. Les syndicats sont clairs : « Si les revendications ne sont pas satisfaites, ils observeront une grève nationale de 48 heures dans tous les établissements sanitaires du pays, à l'exception des services des urgences et de réanimation, qui continueront à fonctionner normalement », menacent-ils. Des réunions ont eu lieu auparavant, mais les propositions de Yasmina Baddou déplaisent aux syndicats, qui jugent qu'elles sont « en-deçà des attentes des professionnels ». Les centrales syndicales mettent sur le tapis une série de revendications, notamment la révision des lois régissant la profession et l'amélioration de la situation matérielle des médecins et du personnel administratif et paramédical. A ce sujet, ils réclament le versement des indemnités de tournée et les primes de rendement.