L'égalité en matière d'héritage reste un sujet épineux au Maroc. Selon une enquête menée par le Haut Commissariat au Plan (HCP) sur la perception des Marocains concernant l'égalité des genres, 86% des Marocains s'opposent à l'égalité entre hommes et femmes en matière d'héritage. Cette étude souligne également l'importance d'une représentation équilibrée des femmes dans les rôles de décision. À l'occasion de la Journée nationale de la Femme, le HCP a publié le numéro 31 des « Brefs du Plan » intitulé « Que pensent les Marocains de l'égalité hommes-femmes ? ». L'étude révèle que la perception de l'égalité varie significativement entre les milieux ruraux et urbains, atteignant 65,8% en milieu rural contre 52,4% en milieu urbain. L'enquête s'appuie sur les données de l'Enquête nationale sur la perception par les ménages de certains aspects des Objectifs de Développement Durable (ODD-2016), indiquant que 58,4% des Marocains estiment qu'il n'existe pas d'égalité entre les hommes et les femmes. Lire aussi : Climat des affaires : Le Maroc dans le top 5 des pays les plus performants Les résultats montrent que 63,3% des femmes et 54,8% des hommes considèrent qu'il n'existe pas d'égalité entre les sexes. Paradoxalement, bien que les femmes seraient les principales bénéficiaires de cette réforme, environ 81,4% d'entre elles partagent ce refus. Les perceptions de l'inégalité entre les sexes varient également selon l'âge. Ainsi, 63,6% des jeunes entre 18 et 29 ans estiment que l'égalité des sexes n'existe pas, contre 56,1% des 30-59 ans et 54,9% des 60 ans et plus. Le HCP souligne que plusieurs facteurs expliquent les opinions des jeunes sur l'égalité des sexes, notamment l'évolution des normes sociales, leur éducation et leur prise de conscience croissante de la question. La dynamique générationnelle encourage les jeunes à remettre en question l'existence de l'égalité des sexes dans une société marquée par les inégalités de genre. L'étude met également en lumière les domaines prioritaires pour le renforcement de l'égalité de genre. Plus de 60% des répondants placent l'éducation en tête, suivie par le travail (20%) et l'accès aux postes de leadership (6%). Les Marocains partagent un avis favorable à l'égalité dans divers secteurs, tels que l'accès aux responsabilités administratives (73,5%), la représentation parlementaire (71,1%), les fonctions locales électives (70,5%), la participation au gouvernement (68,7%) et l'accès à la justice (67,3%). En revanche, les personnes âgées ont tendance à socialiser dans des environnements où les rôles de genre sont plus traditionnels et plus clairs, et croient que les changements récents en faveur de l'égalité des sexes sont suffisants.