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Les jeunes marocains accordent peu d'intérêt à la chose publique Le patriotisme, la famille et la religion constituent le système de référence des jeunes
Plus de la moitié des jeunes (54%) Enquête Nationale sur les Jeunes: vivent au sein du foyer parental Le Haut Commissariat au Plan livre les principaux résultats de l'Enquête Nationale sur les Jeunes réalisée auprès d'un échantillon de 5.000 jeunes âgés de 18 à moins de 45 ans (31% âgés entre 18 et 24 ans, 37% entre 25 et 34 ans et 32% entre 35 et 44 ans). Cette enquête a le mérite de rendre compte des valeurs et comportements de cette tranche de la population ainsi que de sa perception de son environnement socio-économique et institutionnel. Ci-contre les principaux éléments d'information afférents à cette enquête tels que livrés par le HCP. En termes de profil de cette tranche d'âge dans son environnement économique et social, les éléments d'information dévoilés par le HCP indiquent que 60% des jeunes sont citadins et 52% des femmes. Près de la moitié sont mariés : 17% des 18-24 ans et 80% des 35-44 ans. Ils ont en général un faible niveau d'enseignement notamment parmi les femmes et les ruraux. Globalement, un jeune sur trois n'a aucun niveau scolaire. Ce ratio est plus élevé parmi les ruraux (1 sur 2, contre 1 sur 5 parmi les citadins) et les femmes (4 sur 10 contre 2 sur 10 parmi les hommes). Parallèlement, l'insertion dans la vie active de cette catégorie de la population se caractérise par un faible niveau d'activité, notamment parmi les jeunes femmes et un taux de chômage élevé, notamment parmi les citadins. Le taux d'activité s'établit à 56%, mais il est trois fois plus élevé parmi les hommes (86%) que parmi les femmes (28,5%) et passe de 44% parmi les 18-24 ans à 62% parmi les 35-44 ans. Le chômage touche globalement 12% de ces jeunes actifs et est trois fois plus élevé parmi les citadins (17%) que parmi les ruraux (5%) et parmi les 18-24 ans (18%) que parmi les 35-45 ans (5,5%). Concernant les jeunes inactifs, ils sont dans trois cas sur quatre des femmes au foyer et dans 21% des cas des élèves ou étudiants. Dans ces conditions, s'il est compréhensible que 67% des 18-24 ans ne disposent pas de source de revenu, il est par contre, à remarquer que cette situation affecte 40% de la catégorie âgée de 35-44 ans. D'autre part, plus de la moitié des jeunes (54%) vivent au sein du foyer parental. Cette situation concerne plus particulièrement les jeunes de 18 à moins de 25 ans (81% contre 25% des 35-44 ans) et beaucoup plus les hommes que les femmes (67% contre 41%). En outre, il s'agit pour 81% de célibataires, 16% de mariés et 3% de divorcés ou veufs. La précarité en matière d'emploi et de revenu n'affecte cependant pas leur mode d'insertion dans leur milieu familial, seuls 9% de ces jeunes déclarent avoir des difficultés avec leurs parents, notamment au sujet de leur performance scolaire, de leur fréquentation sociale ou d'un moindre respect des prescriptions religieuses ou des valeurs traditionnelles. Dans ce cadre, précise le HCP, 42% des jeunes célibataires ne pensent pas au mariage, un homme sur deux contre une fille sur trois (31%) et 56% des 18-24 ans contre 25% des 35-44 ans. Et les raisons évoquées sont liées aux moyens financiers (38%), à l'âge (35% : 40% des hommes contre 24% des femmes) et 16% invoquent le destin (41% des filles et 4% des hommes). En termes d'ouverture sur leur environnement, le HCP indique que celle-ci passe par la télévision, la radio et l'internet. 68% des jeunes déclarent regarder la télévision ou écouter la radio de façon régulière. Un peu moins du tiers (30%, 43% des citadins et 10% des ruraux) utilisent l'internet (14% régulièrement et 16% parfois), principalement pour écouter la musique ou regarder les films (70%), communiquer dans le cadre des réseaux sociaux (62%), chercher les informations (59%) ou pour faire des recherches scientifiques et scolaires (51%). Concernant leurs sources privilégiées pour les informations nationales, près des deux tiers utilisent les médias nationaux tandis que 24% obtiennent ces informations des médias étrangers et 5% des amis et proches. Pour ce qui est du référentiel culturel et moral, les résultats de l'enquête révèlent que le patriotisme, la famille et la religion constituent le système de référence des jeunes. La quasi-totalité (98,5%) affirme être fière de leur marocanité. La famille pour 54,6% et la religion pour 24,1% sont considérées comme les choses les plus importantes dans la vie. Viennent par la suite le travail (10,4%), le progrès du pays (8,7%) et enfin les études (2,3% globalement, 7% pour les 18-24 ans contre 0,2% des 35-44 ans). La famille est particulièrement évoquée par les femmes au foyer (65,7%). Par ailleurs, deux jeunes sur trois considèrent le mariage comme une valeur de référence pour des raisons de stabilité familiale et le tiers pour des raisons religieuses. En chiffres, 91% considèrent que leur succès dépend de la fidélité, et 81% croient qu'avoir des enfants est d'une grande importance pour sa réussite. A côté de ces valeurs, d'autres facteurs renvoient à des pratiques plus modernes comme la participation des hommes aux tâches domestiques (39%) et la préservation de la liberté individuelle (30%). Parallèlement, l'enquête révèle que 19% des jeunes ont déclaré avoir consommé des cigarettes, 8% de l'alcool et 5% de la drogue. Et ceci concerne nettement plus les hommes que les femmes. Ainsi, 39% des hommes déclarent avoir consommé des cigarettes, 15% de l'alcool et 11% des drogues. Pour les femmes, ces pourcentages sont respectivement de 0,8%, de 0,4% et de 0,3%. Parallèlement, la majorité des jeunes croient en l'égalité des chances entre les deux sexes dans les domaines de la scolarisation (81,4%) et de l'emploi (68%). Ils sont plus nombreux parmi les détenteurs de diplôme de niveau supérieur (88,5% et 74% respectivement) à y croire. La croyance en l'égalité des chances en matière d'accès à l'emploi est beaucoup plus exprimée parmi les femmes que parmi les hommes (74% contre 60%). Cependant, seuls 60,5% croient en l'égalité entre sexes, en matière d'accès aux postes de responsabilité. Pour ce qui est de la perception des réalités sociales, le HCP précise que les jeunes s'identifient majoritairement à la classe moyenne, plus d'un jeune sur deux (52%) pensent y appartenir contre 46% qui s'identifient plutôt à la classe modeste. Par niveau scolaire, 37% des sans niveau scolaire s'identifient à la classe moyenne contre 57% de ceux ayant un niveau moyen et 73% de ceux ayant un niveau supérieur. Par tranche d'âge, 57% des 18-24 contre 49% des 35-44 ans se considèrent de la classe moyenne. Interrogés sur l'évolution de leur niveau de vie au cours des dix dernières années, 45% des jeunes perçoivent une amélioration, 32% une stabilité et 21% estiment que les conditions de vie se sont plutôt détériorées. L'amélioration est perçue par 49% des 18-24 ans contre 43% des 35-44 ans. Cette appréciation positive de l'évolution du niveau de vie s'accompagne d'un large consensus parmi les jeunes sur l'augmentation des inégalités sociales (67% d'entre eux) et la détérioration de la solidarité familiale (45% globalement, 49% parmi les 35-44 ans contre 42% parmi les 18-24 ans). Quand on les interroge sur les facteurs d'ascension sociale, 79% citent l'ambition et le sérieux et 76% l'éducation. L'appartenance à une famille aisée est également un déterminant pour 54% alors que l'adhésion politique ou encore l'appartenance ethnique ou régionale ne sont évoquées que par 26% et 16% des jeunes respectivement. En terme institutionnel, le HCP révèle qu'un jeune sur deux (54,3%) considère que la pratique démocratique s'est améliorée au Maroc. Pour ce qui est de la participation à la vie publique, les jeunes marocains accordent peu d'intérêt à la chose publique. Seuls 1% des jeunes adhèrent à un parti politique, 4% participent aux rencontres de partis politiques ou de syndicats, 1% sont membres actifs d'un syndicat, 4% participent à des manifestations sociales ou grèves et 9% participent à des activités de bénévoles. Et 36% participent aux élections de façon régulière et 14% de façon non régulière. Par ailleurs, 58% des jeunes ont grande ou moyenne confiance en la justice (contre 26% qui n'en ont pas), 49% (contre 32%) dans le gouvernement, 60% (contre 24%) dans la presse, 49% (contre 28%) dans la société civile, 37% (contre 42%) dans parlement, 26% (contre 60%) dans les collectivités locales et 24% (contre 55%) dans les partis politiques. Concernant leurs priorités, l'emploi et l'égalité des chances pour y accéder sont avancés par 96% des jeunes, la réforme de l'enseignement par 83% ; l'habitat décent arrive en troisième position des priorités avec 81% suivi de l'amélioration des services de santé avec 76%. Le respect des Droits de l'Homme a été évoqué comme priorité par 72% des jeunes et l'élargissement de la liberté d'expression par 62% d'entre eux. Pour l'avenir, la cherté de la vie (84%), le chômage (78%) et la baisse des ressources (78%) sont les principales préoccupations des jeunes.