L'escalade des tensions entre l'Algérie et le Maroc a encore pris une tournure marquée par des décisions politiques qui risquent d'aggraver une rivalité déjà bien ancrée dans l'histoire de ces deux nations voisines du Maghreb. Parmi ces mesures, l'imposition d'un visa d'entrée pour les ressortissants marocains souhaitant se rendre en Algérie se distingue par son caractère abrupt et hostile. L'exigence d'un visa pour les Marocains souhaitant visiter l'Algérie s'inscrit dans une série de mesures populistes prises par Alger à l'encontre de Rabat. Elle transforme ce qui était autrefois un simple processus de voyage en un véritable casse-tête administratif, voire en une source potentielle de persécutions judiciaires injustifiées contre les Marocains. Les allégations d'espionnage et de trafic de drogue portées contre des touristes marocains, s'apparentent à des tactiques d'intimidation qui, au lieu de garantir la sécurité, alimentent davantage les tensions. L'Algérie, en fermant ses frontières terrestres en 2021, puis en ajoutant des restrictions certaines depuis, montre une volonté de s'isoler systématiquement du Maroc. Cette fermeture, qui n'a jamais été levée, est souvent justifiée par des raisons de sécurité nationale, même si elle apparaît tout autant motivée par des considérations géopolitiques. À cela s'ajoute l'interdiction du survol du territoire algérien par les compagnies aériennes marocaines, ainsi que l'arrêt des liaisons maritimes via les ports marocains, constituant autant de barrières destinées à entraver la libre circulation des personnes et des biens entre deux pays qui partagent pourtant bien plus qu'une simple frontière. Lire aussi : Le Qatar rejoint le Programme d'exemption de visa américain Un autre front ouvert par l'Algérie dans sa confrontation diplomatique et économique avec le Maroc concerne la question des ressources énergétiques. En supprimant toute exportation d'hydrocarbures et d'énergie vers son voisin de l'Ouest, Alger cherche indéniablement à exercer une pression économique supplémentaire sur Rabat. Cette stratégie, au-delà de ses implications économiques immédiates, a pour but de limiter l'influence marocaine en Afrique du Nord, en affaiblissant son économie déjà en pleine mutation. Mais c'est peine perdue, le Maroc a déjà pris le large et reste aujourd'hui un pays émergent. Face à cette montée de l'adversité algérienne envers le Royaume, le Maroc n'est pas resté les bras croisés. En multipliant les alliances diplomatiques et en consolidant sa position sur la scène africaine et internationale, Rabat a habilement contourné la tentative d'isolement que lui imposer Alger.