Un journal algérien a récemment publié un article qu'il a intitulé «Le régime marocain vend des illusions à son peuple sur le gazoduc [GME]». Chiffres à l'appui, l'auteur s'est efforcé de donner à son texte un semblant d'objectivité et de valeur scientifique, pour débiter des contrevérités et mieux déverser son venin contre le Maroc. 1/ Qui a souffert de l'arrêt du gazoduc GME ? La décision de fermeture du GME, qui a incontestablement tourné à l'avantage du Maroc, a été une grossière erreur. On peut même dire que c'est l'une des pires décisions du régime algérien de ces dernières années, même si le choix est difficile à ce niveau, tant les impairs diplomatiques d'Alger sont multiples. En fermant le gazoduc, * L'Algérie s'est privée d'un moyen commode et disponible de fourniture de gaz à l'Espagne avec laquelle elle est liée par des engagements contractuels fermes. * L'Algérie s'est brouillée politiquement avec l'Espagne. * L'Algérie a jeté le masque pour apparaitre au grand jour comme un pays dirigé par un « système » qui n'hésite pas à exercer le chantage économique sur ses partenaires en recourant à des pratiques mafieuses. * L'Algérie a durablement ruiné son image internationale. Quant au Maroc, même si la facture énergétique a augmenté, et pas seulement à cause de la fermeture du GME, on peut dire qu'à quelque chose malheur est bon. La leçon a été apprise et bien apprise et elle sera retenue. Le gaz, on le trouve partout. Il est préférable de le payer plus cher que de dépendre du bon vouloir d'un pouvoir dictatorial lunatique. Pour le plus grand désarroi de nos ennemis, qui nous prédisaient les pires tracas, le Marocain n'a pas été affecté dans sa vie quotidienne. Nous savions déjà «qui Dieu nous a donnés comme voisins». Maintenant d'autres le savent aussi. 2/ Les objectifs sordides du régime algérien En évoquant « les répercussions de la décision [algérienne] sur le marché intérieur marocain », qualifiées de « douloureuses », le journal avoue sans le vouloir ce que tout le monde sait déjà : les décisions du régime militaire algérien visent bien le peuple marocain. 3/ Les «actes hostiles», ou le conte à dormir debout Le journaliste essaie de présenter les « sanctions » algériennes comme la réponse à de prétendus «actes hostiles» du Maroc. Alors que le gouvernement algérien n'a jamais précisé quels étaient ces fameux «actes hostiles», un journaliste ose (enfin) une indication, la toute première à notre connaissance. Rabat, selon lui, aurait « soutenu les mouvements terroristes et séparatistes », et «provoqué» l'Algérie «en s'alliant à l'entité sioniste pour frapper les intérêts algériens». – «Soutien aux mouvements terroristes et séparatistes» : Faux. Le journal, comme les différents responsables algériens, lance une accusation sans apporter le moindre début de preuve. Si le Maroc entreprenait vraiment de soutenir le MAK, ce serait douloureux pour le régime algérien. Lorsque le représentant permanent du Maroc aux Nations Unies à New York a évoqué la Kabylie en juillet 2021 lors de la Conférence Ministérielle à mi-parcours du Mouvement des Pays Non-alignés, il ne faisait que rendre au ministre algérien Ramtane Lamamra la monnaie de sa pièce. En outre, il s'est borné à affirmer que «l'autodétermination n'est pas un principe à la carte. C'est pourquoi le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l'autodétermination.» L'Algérie, pour sa part, héberge sur son territoire un groupe armé qu'elle soutient, finance, arme et utilise pour agresser le Maroc. Qui soutient le terrorisme ? – La reprise des relations diplomatiques avec Israël est une décision souveraine sur laquelle le pouvoir algérien n'a pas à émettre de jugement. Libre à ceux qui souffrent du sentiment de persécution ou qui n'ont pas la conscience tranquille de voir des provocations partout. En réalité, il ne fait aucun doute que la mesure algérienne a été décidée de longue date, comme la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, dans un seul but : déstabiliser le Maroc et y provoquer des troubles. 4/ Une «opération militaire» En Algérie, comme dans quelques rares autres pays, le mot d'ordre est clair : ce qui se passe entre la Russie et l'Ukraine n'est pas une guerre, mais une simple «opération militaire». Les journalistes appliquent scrupuleusement cette directive. Ce suivisme à lui seul montre que le drame de ce pays et de sa presse est l'aveuglement, le refus de voir la réalité en face, auxquels s'ajoutent une mauvaise foi sans bornes et une suffisance fondée sur des slogans et des mythes sans réelle utilité pour le peuple algérien.