L'Uruguay déroule le tapis rouge au chef du Polisario    Semaine Eco – EP51. Maroc-France, Agadir musée de reconstruction, BM…    Poisson : Le marché de gros de Casablanca approvisionné de 720 tonnes au 1er jour de Ramadan    Olivier : Les bonnes performances des plateformes de démonstration du programme Al Moutmir    Iftar Ramadan 2025 : L'Agence Bayt Mal Al-Qods offre 1.000 repas quotidiennement    Achraf Hakimi en lice pour le trophée UNFP du joueur du mois de février    Alerte météo. La neige revient lundi et mardi dans plusieurs provinces    La bourse de Casablanca atteint près de 10 milliards d'échanges en février    Diaspo #378 : De Oujda à la scène mondiale, Mohamed Marrakchi au service du basketball    Eliminatoires Mondial 2026 : Le Maroc affronte le Niger et la Tanzanie à Oujda    L'ONEE renforce le système de production d'eau potable dans plusieurs communes à Taounate, Sidi Kacem et Moulay Yaacoub    Alerte météo Maroc : Chutes de neige, fortes pluies et rafales de vent ce samedi    Former Moroccan Foreign Minister and Asilah Mayor Mohamed Benaissa passes away    Aziz Akhannouch inaugure le Musée de la reconstruction d'Agadir    Décès de Mohamed Benaissa, ancien ministre des Affaires étrangères et maire d'Asilah    Inauguration de la Villa Carl Ficke, Musée de la mémoire de Casablanca    Le Parlement panafricain appelle les dirigeants à mener la lutte contre le paludisme en Afrique    Bank Of Africa : Le PNB en hausse de 9,6% à fin 2024    Mehdi El Fakir interpelle France 24 sur une carte tronquée du Maroc    Le Brésil engage près de 81 millions de dollars pour l'organisation de la COP30    Installation des membres de la Commission du Fonds d'aide à la production cinématographique    CPS de l'UA : La présidence du Maroc pour le mois de mars s'inscrit dans la continuité des engagements du Royaume pour une Afrique pacifique, stable et prospère    Le Maroc, premier pays africain à bénéficier d'un régime sans visa avec le Kazakhstan, un accord de transport aérien bientôt approuvé    L'Albanie exprime son grand intérêt pour l'Initiative atlantique royale    Football. La FRMF a un nouveau sponsor    Récap J23. Botola D1: Bousculade vers les 2e et 3e marches du podium !    Le Maroc accorde une nouvelle licence d'exploration gazière au large de Boujdour à une société israélienne en partenariat avec une entreprise marocaine    Secteur industriel : croissance de la production et des ventes en janvier 2025    L'ancien ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïsa , est décédé    M. Hilale s'entretient à New York avec le Secrétaire général de l'ONU sur l'Agenda Responsabilité de protéger    41 millions de dirhams pour renforcer la production d'eau potable dans plusieurs communes à Taounate, Sidi Kacem et Moulay Yaacoub    Predator Oil & Gas entame le forage du puits MOU-5 à Guercif le 3 mars    Maroc : cinq personnes poursuivies pour atteinte à la sûreté de l'Etat et diffamation    Pour le «Polisario», Alger risque le tout pour le tout    SM le Roi félicite la présidente du Conseil de la Présidence de la Bosnie-Herzégovine    Espagne: 6.466 organes transplantés en 2024    Dimanche sera le premier jour du Ramadan au Maroc (Annonce officielle)    L'humeur : Gad Elmaleh fait Chouchou blanc    Le Parlement panafricain appelle les dirigeants à lutter contre le paludisme    Revue de presse de ce samedi 1er mars 2025    Mohamed Benaïssa, ancien ministre des Affaires étrangères tire sa révérence à l'âge de 88 ans    Le temps qu'il fera ce samedi 1er mars 2025    La mort de Mohamed Benaïssa, ancien ministre des affaires étrangères et homme de culture    Botola : La Renaissance de Berkane et le Wydad de Casablanca se neutralisent    Soutien aux projets culturels 2025 : Le ministère de la Culture lance l'appel à candidatures    La nouvelle commission de soutien à la production cinématographique dévoilée    Le Chef du gouvernement préside une réunion du comité de pilotage du suivi des projets de stades sportifs pour la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030    Botola D1/J23: RSB-WAC , la grande affiche de ce vendredi !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Abdelmadjid Tebboune : Le maestro de la farce électorale ou le triomphe de l'absurde
Publié dans Maroc Diplomatique le 10 - 09 - 2024

C'est fait ! Abdelmadjid Tebboune vient de s'accorder une réélection éclatante avec un score hallucinant de 94,65 %. Un chiffre qui ferait rougir de jalousie les plus grands illusionnistes des dictatures passées. Et le plus impressionnant ? Cette performance a eu lieu face à deux adversaires de décor, eux-mêmes probablement stupéfaits par la magie de l'arithmétique.
Il faut dire qu'en Algérie, sous la baguette de Tebboune, on réinvente la démocratie : ici, l'élection est un spectacle, et la victoire est assurée avant même que le rideau ne se lève. Peu importe que les taux de participation soient aussi maigres que l'espoir d'un véritable changement. D'ailleurs, jamais avare en modestie, il semble lui-même trouver ces 94,65 % légèrement en deçà des attentes. Peut-être qu'une petite révision des résultats le propulserait à un chiffre encore plus stratosphérique que même les dictateurs les plus zélés n'ont jamais osé espérer. Ce spectacle électoral est tellement surréaliste qu'on en vient à se demander si la démocratie algérienne n'est pas devenue un mauvais sketch comique. Et le plus drôle dans tout cela est que même Tebboune et ses deux « opposants » semblent avoir des doutes sur la véracité des chiffres. On pourrait se demander si quelqu'un a réellement voté.
La transparence du processus ? Un mirage. L'opposition s'est vue interdire l'accès aux bureaux de vote. L'objectif n'était pas de s'assurer que la démocratie fonctionne, mais plutôt que personne ne vienne gâcher cette belle mascarade minutieusement orchestrée. Cette élection, véritable pièce de théâtre absurde, s'inscrit dans la continuité d'un système verrouillé par l'armée et le FLN, où l'issue est aussi prévisible que grotesque. Le taux de participation, surtout en Kabylie, est catastrophique. À 0,8 %, on se demande si cette région n'a pas tout simplement tourné le dos à la farce. Ce n'est pas seulement Tebboune qui est rejeté, mais tout un régime perçu comme totalement déconnecté et oppressif.
Et puis, il y a ce cynisme qui réside dans la mise en scène : un candidat « indépendant », en réalité manipulé par les maîtres des coulisses, à savoir l'armée avec une feinte discrétion. Tebboune, c'est juste la marionnette que l'on exhibe sous les projecteurs, pendant que les vraies décisions se prennent loin des regards, dans l'ombre des casernes. Bref, tout était écrit d'avance.
LIRE AUSSI : Quand la pluie devient le miroir de nos failles
Inutile de dire que les accusations de fraude ont rapidement fusé. Entre les pressions sur les bureaux de vote et l'interdiction faite aux partis d'opposition de surveiller le scrutin, tout semble avoir été soigneusement planifié pour étouffer toute contestation. Le Mouvement pour la Société pour la Paix (MSP) et le Front des Forces Socialistes (FFS) n'ont pas tardé à dénoncer cette farce, en pointant du doigt les incohérences flagrantes. Résultat : un fossé toujours plus large entre le peuple et ses dirigeants, un système de plus en plus enclin à jouer avec l'illusion plutôt qu'à affronter la réalité. D'emblée, cette élection n'est pas une victoire. C'est une représentation, où la seule certitude, c'est que la réalité, en Algérie, a depuis longtemps quitté la scène.
La Kabylie en tête de la résistance
Dans cette mascarade électorale, la Kabylie se dresse comme le symbole du rejet. Le boycott massif des urnes, perçu par beaucoup comme une preuve des aspirations autonomistes de la région, est l'un des moments forts de ce simulacre d'élection. Pour le Mouvement pour l'Autodétermination de la Kabylie (MAK), dirigé par Ferhat Mehenni, l'incapacité criante de l'Etat algérien à mobiliser ses citoyens prouve que la Kabylie pourrait mieux gérer son propre destin. Ce rejet sans équivoque illustre une fracture toujours plus large entre le régime et le peuple kabyle, un fossé qui semble désormais infranchissable.
Certes sur la scène internationale, l'Algérie tente de maintenir une façade de stabilité, mais cette élection truquée n'a fait qu'accentuer les doutes sur la crédibilité du pays en tant que démocratie. Les échos du Hirak, ce mouvement pro-démocratie qui avait enflammé les rues en 2019, résonnent encore, et le boycott massif en Kabylie en est le prolongement direct. Un rejet populaire clair de l'autoritarisme sous le règne de Tebboune.
Une légitimité en lambeaux
L'élection d'Abdelmadjid Tebboune s'apparente à une farce en plusieurs actes. Avec un score surréaliste de 94,65 %, on ne parle plus de démocratie mais d'une mécanique bien huilée, digne des régimes autoritaires les plus célèbres. Si Tebboune se prétend « candidat indépendant », la réalité est toute autre. En coulisses, c'est l'armée qui tire les ficelles, laissant Tebboune jouer le rôle de façade. Le véritable pouvoir repose dans les mains des militaires, tandis que le président n'est qu'un acteur dans cette grande pièce de théâtre. Dans cette mise en scène grotesque, une chose est certaine : l'Algérie, avec Tebboune à sa tête, reste fidèle à son mantra.
D'autant plus que ce qui frappe le plus dans cette élection, c'est l'abstention inédite. Jamais, dans l'histoire récente de l'Algérie, un président n'avait été élu avec un taux de participation aussi faible. Quand une poignée de citoyens se rend aux urnes, peut-on vraiment parler de légitimité ? Ou assiste-t-on simplement à une ultime tentative de sauver les apparences d'un système qui s'effondre sous le poids de ses propres contradictions ?
Pour beaucoup, cette élection n'était qu'un subterfuge, un moyen de cimenter le pouvoir d'une élite militaire totalement déconnectée du peuple algérien. Mais à quel prix ? Si le régime parvient à maintenir son emprise, cette manipulation pourrait bien attiser encore davantage la colère populaire. Tebboune, accusé de corruption et soutenu par une armée omniprésente, fait face à un défi titanesque : restaurer la confiance dans un système profondément discrédité. Corruption endémique, inégalités criantes, fracture abyssale entre dirigeants et citoyens, tout indique que la crise est loin d'être résolue.
Si rien n'est fait, cette élection, loin de consolider le pouvoir, pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère d'instabilité en Algérie. Plus qu'un président, c'est un régime tout entier qui est maintenu sous perfusion par une armée qui tire les ficelles, tandis que les citoyens, épuisés et désillusionnés, préfèrent désormais tourner le dos à un processus électoral vidé de son sens.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.