Le Comité national des employés des collectivités territoriales titulaires de diplômes supérieurs qui ne sont pas intégrés dans les échelles appropriées, affilié à l'Association nationale des employés des collectivités territoriales a annoncé dans un communiqué, le mardi 9 juillet 2024, la suspension indéfinie du dialogue avec le ministère de l'Intérieur, et ce, en signe de protestation contre ce qu'il considère comme « le retard du ministère à répondre à leurs demandes légitimes ». Les employés des collectivités territoriales, représentés par le Comité national des titulaires de diplômes supérieurs ont pris la décision de suspendre indéfiniment les discussions avec le ministère de l'Intérieur. Cette mesure radicale survient après ce qu'ils perçoivent comme un retard injustifié du ministère à répondre à leurs revendications légitimes. Bien que le ministère ait convenu avec les représentants des quatre syndicats les plus représentatifs de parvenir à un accord final avant le 11 juin, il n'a pas tenu ses promesses et n'a pas invité les syndicats au dialogue jusqu'à aujourd'hui. De plus, selon le communiqué, le Comité exige « une réponse immédiate à la lettre des syndicats composés de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), de l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), de la Fédération Démocratique du Travail (FDT) et de l'Union Marocaine du Travail (UMT), pour demander d'urgence une session de dialogue sectoriel et la résolution définitive de tous les dossiers en suspens. Par ailleurs, la déclaration souligne la nécessité d'annuler l'initiative du ministère de l'Intérieur visant à former les employés titulaires d'un baccalauréat en sciences expérimentales ou en sciences mathématiques aux professions d'infirmier et de technicien de la santé, sans la lier à une quelconque promotion. Lire aussi Les Collectivités territoriales à l'école de la gouvernance De plus, la session de dialogue sectoriel devait avoir lieu le 5 de ce mois. Ainsi, la Direction des Collectivités Territoriales a envoyé une lettre aux secteurs syndicaux concernés les informant que la session avait été reportée une nouvelle fois « pour donner plus de temps à l'étude des revendications présentées par les syndicats ». En réponse, l'Association Nationale des Employés des Collectivités Territoriales a envoyé une lettre de colère au Ministère de l'Intérieur, exprimant son rejet de ce report, entamant par la formule « nous ne sommes pas un mur court, et nous n'accepterons pas l'humiliation », en insistant sur la nécessité de relancer sans délai les sessions de dialogue. Le comité a également appelé à « adopter la même méthodologie pour tous les types de diplômes supérieurs et techniques, en formant les employés à toutes les spécialisations dont les collectivités territoriales ont besoin, car le développement de l'administration ne peut se faire qu'en valorisant et en stimulant le capital humain ». Pour rappel, ces revendications, considérées comme justes et légitimes, visent à répondre aux besoins des 89 741 fonctionnaires du secteur, selon la DGCT. De plus, les représentants syndicaux ont déjà critiqué la politique du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et du ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, les accusant d'ignorer leurs demandes et de recourir à l'intimidation pour compromettre le droit constitutionnel de grève. Ils tiennent donc le gouvernement pour responsable de l'escalade de la situation et de l'adoption d'une approche stérile qui ne répond pas aux attentes des travailleurs.