L'Association nationale des employés des collectivités territoriales a exprimé son mécontentement quant au report de la session du dialogue sectoriel pour la deuxième fois, qui était prévue pour le 5 de ce mois. D'autre part, le Quartet des syndicats des travailleurs collectifs a exprimé sa « compréhension de la décision de reporter la réunion de mercredi dernier dans la mesure où elle vise à compléter l'étude des dossiers et des revendications pour apporter des réponses sérieuses et satisfaisantes à la situation dans le secteur des collectivités territoriales », soulignant « la nécessité de clôturer le dialogue sectoriel au cours du mois de juin ». Les syndicats sectoriels travaillant dans les collectivités territoriales ont appris que la séance de dialogue sectoriel avec le ministère de l'Intérieur a été reportée après l'Aïd al-Adha. Ce report a été justifié par la nécessité de préparer des « réponses réelles au niveau des attentes » et de « permettre aux intérêts de la direction générale des collectivités territoriales d'approfondir l'étude des revendications précédemment soumises à la délibération de ses partenaires compétents ». Les syndicats espèrent que ce délai permettra d'aboutir à des solutions concrètes et durables aux problèmes soulevés. Ce report offre aussi une opportunité pour une meilleure préparation et une discussion plus approfondie des enjeux cruciaux, garantissant ainsi que les préoccupations des travailleurs seront pleinement prises en compte lors des négociations. Dans un communiqué, l'association rejette cette justification, soulignant que les réponses auraient dû être préparées au niveau des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur, d'autant plus qu'ils sont parfaitement au courant de tous les dossiers et questions relatifs aux employés des collectivités. Lire aussi : Grève des collectivités territoriales : Le ministère de l'Intérieur tente d'apaiser les tensions Ce report suscite l'inquiétude et la méfiance quant aux promesses du ministère de l'Intérieur, d'autant plus que le report intervient pour la deuxième fois en quinze jours. Cette situation est d'autant plus préoccupante que, depuis un précédent accord en 2019 entre les syndicats et le ministère, il avait été convenu de tenir une session de dialogue tous les trois mois. Les syndicats craignent que ces reports répétés ne traduisent un manque de volonté réelle de la part du ministère d'aborder et de résoudre les revendications légitimes des travailleurs. L'Association nationale des employés des collectivités territoriales au Maroc a également dénoncé la position des syndicats qui ont accepté le report de la séance de dialogue pour la deuxième fois. Elle a appelé les syndicats à « faire preuve de courage dans leur lutte et à défendre sans équivoque les droits des employés ». L'association a également critiqué le fait que les syndicats n'aient pas exigé la présence de représentants d'autres ministères concernés, tels que le ministère de l'Economie et des Finances et le ministère de la Transition Numérique et de la Réforme de l'Administration, afin de discuter conjointement du dossier de revendication. Selon l'association, l'absence de ces acteurs clés limite l'efficacité et la portée des discussions, empêchant une approche globale et coordonnée pour répondre aux préoccupations et revendications des travailleurs de manière adéquate et satisfaisante. De plus, l'association a averti qu'elle adopterait des formes de lutte sans précédent si les sessions de dialogue ne reprenaient pas immédiatement après l'Aïd al-Adha.