Cette semaine, en marge du dialogue social avec le gouvernement, un bras de fer s'est engagé entre les syndicats des secteurs de la santé, de la justice et des collectivités territoriales et le gouvernement. On reproche au pouvoir exécutif de bloquer le dialogue sectoriel et aux ministres de ne pas appliquer les accords convenus avec les parties prenantes. Ainsi, une grève générale s'éternise, poussant les syndicats à l'escalade. À l'heure du bouclage des sessions de dialogue social entre le gouvernement et les centrales syndicales, des tiraillements subsistent dans plusieurs secteurs, en raison de l'obstruction des réunions de dialogue sectoriel et du repli de certains ministres sur la mise en œuvre des dispositifs prévus par les accords conclus avec les représentants des syndicats. En effet, les syndicats des secteurs de la santé, de la justice et des collectivités territoriales expriment leur insatisfaction, dans le cadre du dialogue social entrepris il y a quelques semaines, à l'égard de certains ministres. La série de réunions avec les ministres n'a pas abouti à des résultats satisfaisants ni à répondre aux revendications des travailleurs de la fonction publique. Lire aussi : La santé en balance : enjeux et inégalités dans le système de santé marocain Concernant le secteur de la santé, la coordination syndicale a déjà exprimé son rejet absolu de la privatisation des établissements de santé publique, compte tenu de l'énorme pénurie de services de santé publique, et a appelé le gouvernement à revenir sur cette décision. De plus, la situation est en pleine agitation, un communiqué de la Coordination nationale du secteur de la santé annonçant une grève générale pour le mercredi 24 et jeudi 25 avril, à l'exception des services d'urgence et de réanimation, afin de dénoncer la « marginalisation » du secteur par le gouvernement. Pour le secteur des collectivités territoriales, les représentants syndicaux ont critiqué la politique du Premier ministre Aziz Akhannouch et du ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, les accusant de négliger leurs revendications et de recourir à l'intimidation pour entraver le droit constitutionnel de grève. Les revendications incluent une augmentation générale des salaires d'au moins 2 000 dirhams nets par mois, ainsi que la résolution de tous les dossiers en attente. En outre, la coordination exige l'intégration de tous les détenteurs de certificats et de diplômes, qui n'ont pas été intégrés dans les échelles appropriées du secteur, avec effet administratif et financier rétroactif, au même titre que leurs collègues dont la situation a été régularisée, et conformément aux autres secteurs ministériels, dans le respect du principe d'égalité. S'ajoutant au secteur de la justice, les représentants du syndicat national de la justice ont proclamé une grève générale pour trois jours, les 23, 24 et 25 avril, qui sera relayée par une conférence de presse au siège de la Confédération démocratique du travail (CDT). En effet, à l'exception de la semaine passée, il y a eu un chevauchement entre le ministère de la Justice et le ministère de l'Economie et des Finances, ce dernier ayant rejeté la validation des compromis financiers prévus. Ainsi, les négociations avec le gouvernement piétinent encore et les syndicats menacent de durcir le mouvement avec un rassemblement dans les prochains jours.