L'appel à la grève générale dans le secteur de la fonction publique prévue aujourd'hui 9 février est maintenu. De la justice à la santé en passant par l'enseignement, les collectivités locales et les établissements publics, la grogne des fonctionnaires vient dénoncer la situation d'impasse dans laquelle pâtit le processus de dialogue social. Les syndicats pointent du doigt le manque de sérieux de l'Exécutif, notamment de l'argentier du Royaume. La tension monte d'un cran chez les fonctionnaires. La série de réunions qui ont eu lieu depuis des mois entre les membres du gouvernement et les représentants des différentes centrales syndicales n'ont pas abouti à des avancées notables dans le processus de négociations entre les deux parties. Les syndicats endossent l'échec à la Primature qui s'avèrerait dépourvue de tout pouvoir ou contre pouvoir vis-à-vis d'un ministre des finances qui refuse de prendre part aux réunions et de mettre à exécution les engagements conclus. Le débrayage général observé aujourd'hui à l'appel de l'UMT vient s'ajouter aux autres mouvements de protestation menés ici et là depuis le début de l'année dans des secteurs stratégiques de la fonction publique à savoir : la justice, l'enseignement, la santé ou encore les collectivités locales. Malheureusement, ni la FDT ni encore l'UNMT n'adhérent à ce mouvement, regrette Abderrahim Handouf, SG du syndicat de la fonction publique affilié à l'UMT. Deux raisons sont avancées. La première concerne donc les problèmes organisationnels de la FDT qui n'a pas encore réussi à élire son nouveau SG. La seconde renvoie au désaccord entre l'UNMT et l'UMT sur le calendrier de la grève. L'UNMT propose de reporter le mouvement de protestation jusqu'aux 2 et 3 mars prochain. La centrale de Miloudi El Moukharek qui déplore l'effritement de l'action syndicale et le manque de coordination entre les organisations syndicales de la place, ne peut faire marche arrière. Elle a décidé de mener seule le combat (même si d'autres syndicats sectoriels seront de la partie (la FDT dans la justice, l'UGTM et L'UNMT dans l'enseignement et certaines sections locales de la CDT) et se dit prête à participer au prochain débrayage prévu au début du mois de mars 2011. La grève générale de ce mercredi, confirme Handouf, vient à la fois dénoncer l'absence de sérieux et le retard qu'accuse le processus de dialogue social et le manque de cohérence et de visibilité dans la politique gouvernementale. La primature, dit-il, est quasi-absente et l'argentier du Royaume fait la pluie et le beau temps. Et le responsable syndical de poursuivre, même les doléances qui n'ont pas un caractère matériel ou un coût financier n'ont pas été concrétisées. La question du coût du dernier round du dialogue social reste posée avec acuité. Entre les 20 milliards de dirhams annoncés par le gouvernement et les 6 milliards de dirhams estimés par les syndicats, le détail de l'évaluation interpelle plus d'un. A défaut, c'est tout le processus qui devrait être repensé de fond en comble. A rappeler que l'appel de l'UMT à la grève intervient pour protester contre la dégradation du pouvoir d'achat, l'échec du dialogue social depuis 2008 et la-non application des engagements relatifs à la suppression des échelles allant de 1 à 4 et le refus d'augmenter les salaires. L'adoption par le gouvernement d'un certain nombre de textes concernant la fonction publique sans concertation avec les centrales syndicales est un autre point d'achoppement.