La grève générale observée, mercredi à l'appel de quatre centrales syndicales, dans la fonction publique, les collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif, a été un "succès dans les différents secteurs", selon ces organisations. L'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), la Fédération démocratique du travail (FDT), l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et l'Union syndicale des fonctionnaires relevant de l'Union marocaine du travail (UMT), revendiquent l'augmentation des salaires, la révision du système de promotion et de notation avec l'institution de reclassements exceptionnelles en faveur des candidats remplissant les conditions entre 2003 et 2010, la révision du statut de la fonction publique et ceux des différentes catégories de fonctionnaires, ainsi que le respect effectif des libertés syndicales et l'ouverture de dialogues sectoriels. Dans des déclarations à la MAP, des responsables de ces centrales ont souligné la "forte adhésion" à ce débrayage qui, ont-ils noté, interpelle le gouvernement pour qu'il engage un "dialogue responsable et sérieux" en vue de satisfaire les revendications des fonctionnaires. Pour M. Mohamed Yatim, secrétaire général de l'UNTM, cette grève a connu un "franc succès", ajoutant que celui-ci est le fruit de la participation de quatre centrales syndicales à ce mouvement qui intervient en signe de protestation contre l'échec du dernier round du dialogue social, l'approche du gouvernementale dans le domaine social et la détérioration du pouvoir d'achat des citoyens. "Toutes ces facteurs confèrent de la légitimité à cette grève", a-t-il dit. Pour sa part, M. Abdeslam Lebbar, secrétaire national de l'UGTM et membre du bureau exécutif de l'Union, a indiqué que la participation à ce mouvement a été "forte" et a "paralysé" la fonction publique, les collectivités locales et les établissements publics à caractère administratif. Le nombre des fonctionnaires n'ayant pas observé cette grève était "quasi-insignifiant" dans les secteurs de l'enseignement, de la santé et de l'entraide nationale, alors qu'il était "très réduit" dans les autres secteurs. Il a relevé que le gouvernement a consenti de grands efforts dans le domaine social et a pu satisfaire, chiffres à l'appui, les revendications de la classe ouvrière, mais il doit transcender certains problèmes qui entravent son action, surtout la consolidation de la communication et la prise en considération des revendications de cette classe par la loi des finances. Il est temps d'engager un dialogue "sérieux" et "responsable" et d'institutionnaliser le dialogue social afin de répondre aux revendications des secteurs les plus touchés, a-t-il ajouté. De son côté, M. Mohamed Benhamou, membre du bureau central de la FDT, a estimé que le taux de participation était "élevé" dans l'ensemble des secteurs, notamment ceux de la justice, de l'enseignement, de la santé, des finances, de l'artisanat, de l'énergie et des mines. L'ensemble du corps de la fonction publique a répondu à la grève dans toutes les régions du Royaume, précisant que ce débrayage exprime l'insatisfaction des fonctionnaires de la situation sociale actuelle. Selon M. Benhamou, "le mutisme du gouvernement est incompréhensible à l'heure actuelle", soulignant la nécessité pour le gouvernement d'agir et d'engager le dialogue, tout en apportant des initiatives et des propositions à même d'atténuer la tension sociale. Pour sa part, M. Khaiyr Allah Said, membre du bureau national de l'Union syndicale des fonctionnaires, a fait savoir que le taux de participation à la grève a "été élevé", indiquant que la réponse à la grève constitue un appel au gouvernement pour engager un "dialogue responsable et sérieux" qui satisfait leurs revendications. Il a précisé, à cet égard que la "plus forte adhésion" des grévistes a été enregistrée dans les secteurs de l'enseignement, de la justice, des finances, de la santé, des collectivités locales, de l'agriculture, de la pêche maritime, de l'artisanat, de la météorologie, du HCP, de l'Habitat et de l'emploi. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, M. Khalid Naciri, avait déclaré que le gouvernement traite la question du dialogue social avec le même sérieux qu'il accorde aux autres questions sans atermoiements, exprimant son regret quant à l'appel à ce débrayage. Il a signalé, dans ce sens, que le dialogue demeure le seul moyen pour examiner, de manière minutieuse, les dossiers dans le but de parvenir à des réponses raisonnables et objectives préservant le tissu économique et social et en harmonie avec la conjoncture. Et d'ajouter qu'il ne faut pas omettre les actions importantes prises par le gouvernement dans les domaines social et financier, affirmant que le gouvernement tient annuellement deux rounds de dialogue social au lieu d'un seul précédemment.