Dans un contexte d'escalade des tensions avec le gouvernement, une nouvelle grève immobilise les autorités locales pour une durée de 72 heures. Les employés des collectivités territoriales revendiquent une hausse générale des salaires d'au moins 2 000 dirhams et la résolution de toutes les affaires en attente. Cette grève s'inscrit dans le prolongement d'une série de mouvements de protestation entamée en janvier 2024, et fait suite à la suspension des réunions des comités techniques depuis le 23 février 2023. Les employés des collectivités territoriales et de la gestion déléguée sont déterminés à intensifier leur lutte contre le ministère de l'Intérieur en initiant une grève nationale de 72 heures les mardi, mercredi et jeudi 2, 3 et 4 avril, tout en restant présents sur leur lieu de travail et en adoptant diverses formes de protestation adaptées à la situation de chaque région. La coordination syndicale, composée du Syndicat national des employés des collectivités territoriales et de la gestion déléguée affilié à l'Union marocaine du travail, du Syndicat national des collectivités territoriales et de la gestion déléguée affilié à la Confédération démocratique du travail, du Syndicat national des employés et travailleurs des collectivités territoriales affilié à la Fédération générale des travailleurs du Maroc, et du Syndicat démocratique des collectivités locales affilié à la Fédération démocratique du travail, organise un mouvement de grève national pour protester contre ce qu'elle qualifie d'« absence d'une démarche méthodologique claire pour la reprise du dialogue social avec le gouvernement ». Lire aussi : Collectivités territoriales : les recettes fiscales atteignent près de 4 MMDH Par ailleurs, les représentants syndicaux ont critiqué la politique du Premier ministre Aziz Akhannouch et du ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit, les accusant de négliger leurs revendications et de recourir à l'intimidation pour entraver le droit constitutionnel de grève. Les revendications incluent notamment une augmentation générale des salaires d'au moins 2 000 dirhams nets par mois, ainsi que la résolution de tous les dossiers en attente. En outre, la coordination exige également « l'intégration de tous les détenteurs de certificats et de diplômes qui n'ont pas été intégrés dans les échelles appropriées du secteur, avec effet administratif et financier rétroactif, au même titre que leurs collègues dont la situation a été régularisée, et conformément aux autres secteurs ministériels, dans le respect du principe d'égalité ». Les exigences syndicales comprennent aussi « la clarification du statut des agents administratifs diplômés des centres de formation administrative », « l'adoption d'une révision périodique des salaires des agents des collectivités » et « la mise en place d'un statut incitatif pour les ressources humaines des collectivités locales et de leurs établissements ». De plus, la coordination syndicale menace d'organiser une nouvelle grève les 23, 24 et 25 avril, incluant une manifestation centrale le 24 avril.