Les représentants des trois courants politiques français en campagne pour les législatives anticipées du 30 juin, le Rassemblement national (RN), Renaissance et le Nouveau Front populaire ont défendu chacun en ce qui le concerne leurs programmes lors d'un débat télévisé, mardi soir. Le débat télévisé, qui intervient à cinq jours du premier tour de ces législatives convoquées par le président Emmanuel Macron après sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, suite à la performance du Rassemblement national aux élections européennes, a touché nombre de questions d'actualité comme le pouvoir d'achat, le climat, la réforme des retraites, les prix de l'énergie ou encore la santé, l'éducation et l'immigration. Concernant le pouvoir d'achat, le président du RN Jordan Bardella a indiqué vouloir « décréter la paix fiscale » à travers notamment une baisse de la TVA sur l'énergie et l'électricité, face à Manuel Bompard, représentant de l'alliance des gauches (La France Insoumise (LFI), le parti socialiste (PS), le parti communiste (PS) et les Ecologistes), qui a défendu un « blocage des prix » sur les produits de première nécessité, alors que le premier ministre, Gabriel Attal, qui s'exprimait au nom du camp présidentiel, a promis un « paquet pouvoir d'achat dès cet été ». Lire aussi : Transferts des MRE : Un record de 117,5 MMDH attendu en 2024 Dans le domaine environnemental, M. Badella a défendu « le patriotisme économique » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et le retour au nucléaire. En Face de lui, M. Bompard a plaidé pour une accélération des efforts dans ce domaine, tandis que Gabriel Attal a rappelé la baisse de 20% des émissions de CO2 ces dernières années, un fait " inédit", résultant de l'investissement de l'Etat pour "accompagner les Français". Dans le domaine fiscal, si le patron du RN a soutenu notamment l'idée de baisser les impôts des moins de 30 ans pour empêcher «l'émigration» des talents, Gabriel Attal a promis qu'il n'y aura pas d'augmentation des impôts des Français, au moment où le représentant de l'alliance des gauches a détaillé les «tranches d'impôts» prévues par sa coalition en cas de victoire. Sur la question épineuse des retraites, l'actuel locataire de Matignon, qui a affirmé que le gouvernement n'abrogera pas cette réforme, a assuré vouloir « agir sur l'emploi des seniors ». Jordan Bardella a de son côté qualifié d'"injuste" cette réforme sur le plan social et d'"inefficace" sur le plan économique", affirmant que sa "priorité sera sur les carrières longues". M. Bompard a rappelé, quant à lui, le souhait du Nouveau Front Populaire de revenir sur la réforme et de « ramener l'âge de départ à la retraite à 62 ans et ensuite à 60 avant 2027. En matière de sécurité, au moment où le représentant de la majorité présidentielle a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la problématique "des mineurs délinquants", l'une des priorités de l'Exécutif, Jordan Bardella a plaidé pour un tournant "sécuritaire" et "pénal", tandis que le représentant de l'alliance des gauches a défendu le rétablissement notamment de la police de proximité. Pour ce qui est de l'éducation, Manuel Bompard a dit vouloir renforcer les enseignements sur la laïcité et garantir, dès la rentrée prochaine, la gratuité réelle de l'école, contre M. Bardella qui a plaidé pour un « big bang de l'autorité » à l'école et le bannissement des téléphones portables des établissements pendant les cours, alors que Gabriel Attal, ex-ministre de l'Education nationale, a mis en avant les réalisations du gouvernement dans ce domaine. Sur la question migratoire, le président du RN a promis de réduire "drastiquement" les flux migratoires, tandis que Manuel Bompard a souligné la nécessité de s'attaquer aux causes de l'immigration, car selon lui, les immigrés en France ne « coûtent pas d'argent » mais, au contraire, qu'ils « en rapportent ». Gabriel Attal a déclaré, à son tour, que 3,5 millions de Français binationaux s'étaient sentis injuriés et humiliés par l'annonce faite lundi par Jordan Bardella de vouloir exclure les binationaux de certains postes publics. Le premier tour des élections législatives anticipées aura lieu le 30 juin et le second tour le 7 juillet. Le Rassemblement National caracole toujours en tête des sondages sur les intentions de vote, suivi par le Nouveau Front populaire et le camp présidentiel en troisième position.