Le Maroc a appelé à insuffler un nouvel élan à l'action collective contre tous les aspects du problème mondial des drogues, à l'occasion du débat de Haut Niveau de la 67ème Session de la Commission des Stupéfiants, vendredi à Vienne. Cette action doit être orientée par des approches basées sur la science et sur les preuves, et bâtie sur la nécessité de renouveler le consensus international sur le problème mondial des drogues, a indiqué, dans une allocution, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc à Vienne, Azzeddine Farhane. Elle doit également traiter la question des drogues en tant que problématique sociale et technique, loin des considérations et des calculs politiques exigus et renforcer la coopération technique et les capacités nationales, surtout en faveur des pays en développement, et particulièrement les pays africains, dans un cadre bilatéral ou triangulaire, a-t-il ajouté. ''Dans ce sens et dans l'objectif de contribuer à la mise en œuvre efficace des engagements internationaux en matière de prévention et de lutte contre ce fléau, et dans le cadre du renforcement de la coopération sous-régionale, régionale et internationale, visant à aborder les différents défis posés par le problème mondial de drogues, le Royaume s'engage à renforcer la coopération avec les pays africains en matière de prévention et de lutte antidrogue, par le biais du partage de l'expérience acquise par le Maroc dans le cadre de sa Stratégie Nationale de Lutte contre la Drogue'', a assuré M. Farhane. La situation des drogues dans le monde a connu des mutations et des évolutions profondes, avec de nouveaux défis qui ont fait leur apparition, au moment où la consommation des drogues se répand de manière inquiétante, selon les rapports d'organismes onusiens, a-t-il fait remarquer. « Cette situation devrait nous interpeller, plus que jamais, et nous inciter à redoubler d'efforts pour relever ensemble les défis communs, en engageant une réflexion novatrice et en mettant en place les stratégies les plus appropriées pour contrer de manière collective les défis communs », a plaidé le diplomate. S'inscrivant dans cette démarche, le Maroc a adopté une stratégie globale et intégrée de lutte contre le trafic de drogues et des substances psychotropes, qui s'inscrit en parfaite harmonie avec ses engagements internationaux, a-t-il poursuivi, notant que cette stratégie qui vise à prévenir aussi précocement que possible les conduites addictives, cible aussi bien l'offre que la demande des drogues et des substances psychotropes. « Elle se base sur une vision claire qui prend en charge les Objectifs de Développement Durable, la dimension des Droits de l'Homme, tout en associant la société civile et les autres parties prenantes dans sa mise en œuvre », a détaillé M. Farhane. Par ailleurs, le diplomate a relevé que suite à l'adoption par la Commission de la recommandation de l'OMS, portant sur le reclassement du cannabis en vue de permettre son utilisation à des fins médicales et scientifiques, le Maroc a promulgué, en 2021, la loi 13-21 sur les usages licites du cannabis, qui a mis en place une agence nationale chargée de superviser et de piloter toutes les activités légales du cannabis. Cette agence veille, sur la base d'un système rigoureux de contrôle et de traçabilité, à matérialiser les objectifs de la loi sur la réglementation des activités relatives aux usages licites du cannabis, en l'occurrence la réduction de l'offre illicite de cannabis, à travers la conversion des cultures illégales en cultures légales, l'encouragement de l'industrie pharmaceutique à développer des produits et médicaments à base de cannabis, et l'intégration de la population dans le processus de développement, a-t-il noté. En ce qui concerne la contribution du Maroc aux efforts internationaux en matière de lutte contre les réseaux criminels du trafic des stupéfiants et des substances psychotropes, M. Farhane a souligné que les efforts entrepris par les autorités marocaines ont permis d'effectuer, durant la période 2019-2023, la saisie de 1.753,26 tonnes de résine de cannabis, de 1.406,02 tonnes d'herbe de cannabis, de 5.439,09 kg de cocaïne de 28,78 kg d'héroïne et de plus de 8 millions de comprimés psychotropes.