Faire du problème mondial de la drogue l'une des «priorités des agendas et stratégies de relance post-Covid 19», tel a été le plaidoyer du Maroc lors de 64ème session de la Commission des stupéfiants (CND) à Vienne, soulignant l'impératif «d'une coopération sous-régionale, régionale et internationale efficace et efficiente» face à ce problème. S'exprimant lors du débat du Segment Général de la session (12-16 avril), l'ambassadeur, représentant permanent du Royaume auprès des organisations internationales à Vienne, Azzeddine Farhane, a affirmé qu'il est impératif «de faire preuve de mobilisation pour que le problème mondial de la drogue figure en bonne place parmi les priorités des agendas et stratégies de relance post-Covid 19, étant précisé que la problématique de la drogue demeure une responsabilité partagée et doit être assumée, dans un cadre multilatéral au moyen d'une coopération sous-régionale, régionale et internationale efficace et efficiente comme le soulignent les documents politiques négociés et adoptés par consensus durant la dernière décennie».
Partant du principe de la responsabilité commune partagée, le Maroc, a affirmé l'ambassadeur, qui a pris part activement à la négociation de la déclaration adoptée lors de cette 64ème session sur l'impact de la pandémie sur la mise en œuvre des engagements en matière de lutte contre la drogue, accueille favorablement l'appel de la Commission aux Etats membres des Nations Unies figurant dans le paragraphe 35, soulignant l'impératif de renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale pour lutter contre toutes les formes illicites du trafic de drogue pendant la période Covid et post Covid19, afin de consacrer l'idéal du «no one is left behind».
Fidèle aux engagements pris dans le cadre des instruments internationaux relatifs à la lutte contre le problème mondial de la drogue et à la déclaration ministérielle de 2019, le Royaume continue à assumer sa responsabilité pour promouvoir la sécurité, la santé et la prospérité que ce soit au niveau régional ou international, a-t-il soutenu.
L'ambassadeur a mis en avant, dans ce sens, les efforts déployés par le Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de lutte antidrogue globale et équilibrée, basée sur la réduction de l'offre et de la demande, la prévention de l'usage des drogues, l'accès au traitement de l'abus des drogues, ainsi que la coopération bilatérale et internationale, et ce malgré les contraintes engendrées par la propagation de la pandémie de Covid 19. "En 3 ans les services marocains ont saisi de plus 843 Tonnes de résine de cannabis, 48.457.548 unités de psychotropes, 2.212.674 unités d'ecstasy et plus de 3 tonnes de cocaïne et environ 20kg d'héroïne".
Des autorités marocaines efficaces en temps de crise Il a fait observer que dans le nouveau contexte dicté par la crise sanitaire, les autorités marocaines compétentes ont redoublé de vigilance et ont renforcé davantage leur coordination interservices, ainsi que la coopération opérationnelle avec les pays amis.
L'objectif étant de déjouer les plans criminels des réseaux de trafic illicite des drogues qui ont cherché, vainement, à exploiter le contexte du Covid-19 pour acheminer les drogues vers leurs destinations, en utilisant principalement les ensembles routiers, les nouvelles technologies de l'information, de communication dans la distribution des drogues, ainsi que l'emprunt des itinéraires lointains.
Sur le plan de l'accès au traitement des addicts, les autorités marocaines ont pu assurer, malgré le contexte de la pandémie, le suivi de l'approvisionnement de substances soumises au contrôle et déjouer ainsi leur détournement à des fins illicites, et ce grâce à l'étroite collaboration qu'entretient le Maroc avec l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) pour garantir la continuité du flux de l'approvisionnement en substances nécessaires, a indiqué M. Ferhane.
Il a souligné, de même, que plusieurs actions de sensibilisation ont été menées dans les milieux scolaires, en partenariat avec les autres départements, notamment le ministère de l'éducation nationale, de la formation Professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche Scientifique, au sujet des risques et des conséquences néfastes inhérents à la consommation des drogues et des substances psychotropes.
Un bilan positif pour le Maroc
L'ambassadeur a rappelé, en outre, chiffres à l'appui, les saisies opérées et les efforts engagés par les autorités marocaines contre le trafic illicite de stupéfiants, de manière générale, ainsi que le trafic illicite de substances psychotropes, de manière spécifique.
De même, les services marocains ont avorté, durant les trois dernières années, plusieurs opérations de trafic illicite des drogues qui ont été couronnées par la saisie de plus 843 Tonnes de résine de cannabis, 48.457.548 unités de psychotropes, 2.212.674 unités d'ecstasy et plus de 3 tonnes de cocaïne et environ 20kg d'héroïne, a-t-il noté.
Le trafic de la drogue étant une menace mondiale, et donc transfrontalière par essence, la lutte contre ce phénomène n'est jamais autant bien servie qu'au travers l'option de la coopération, de l'entraide et l'échange d'informations entre les pays concernés, a-t-il plaidé.
"Cette lutte doit être menée loin de toute approche exiguë et non collaboratrice ayant des soubassements idéologiques et en déphasage avec notre objectif commun que nous défendons tous pour un monde exempt de la drogue", a-t-il dit.