Le Maroc se retrouve dans une position délicate en ce qui concerne ses relations avec Israël à la suite des bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Les violentes actions israéliennes pourraient sérieusement compromettre voire annuler la normalisation dite des Accords d'Abraham. En 2020, le Maroc avait rejoint les accords d'Abraham, normalisant ainsi ses relations diplomatiques avec Israël. Depuis lors, Rabat et Tel-Aviv ont maintenu des contacts de haut niveau et Israël a également reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une éventuelle visite officielle du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Rabat avait même été envisagée. Le Maroc a toujours compris que la normalisation avec Israël serait mal perçue par une grande partie de la société, malgré une compréhension de beaucoup de Marocains sur le choix des autorités. Par conséquent, lorsque les relations diplomatiques ont été officiellement établies, le Premier ministre du Parti justice et développement (PJD), Saad Eddine El Othmani, a été chargé de signer l'accord en tant que représentant du Maroc. D'ailleurs, les récentes sorties de l'actuel responsable du PJD a affaibli sérieusement la cohésion au sein du PJD, dont certains membres s'opposent fermement à cet accord. Cependant, dans le contexte actuel marqué par les violences génocidaires et la crise humanitaire à Gaza, la normalisation entre les deux pays semble être au point mort et pourrait même être suspendue ou annulée, commente le magazine américain World Politics Review (WPR). En 2002, le Maroc a décidé de fermer les bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv en raison de la Seconde Intifada, déclenchée par les actions israéliennes et les revendications palestiniennes. Lire aussi : Le Hamas va libérer 15 otages avec une pause dans la campagne militaire israélienne à Gaza WPR rappelle les récentes manifestations et des protestations de solidarité avec la Palestine, où les drapeaux israéliens et américains ont été piétinés et des slogans contre la normalisation avec Tel Aviv ont été scandés. Dans ce contexte, le gouvernement appelle Israël à mettre fin immédiatement à sa campagne militaire, les images de la violence et des victimes civiles palestiniennes à Gaza ne cessent d'affluer, et cela ne fait qu'accentuer le mécontentement de nombreux Marocains envers les relations diplomatiques avec Israël. L'occupation israélienne des territoires palestiniens reste un facteur déterminant qui entraîne régulièrement des périodes de volatilité dans les relations entre le Maroc et Israël. Les autorités du Royaume ont désormais très peu d'options à leur disposition, si ce n'est d'espérer une fin rapide de la crise en cours. D'ailleurs des voix s'élève pour demander le Maroc d'agir comme médiateur dans la crise à Gaza, mais il est peu probable qu'il ait une grande influence sur Netanyahu ou sur la communauté internationale ne parvient toujours pas à convaincre Israël de mettre fin aux attaques, d'instaurer un cessez-le-feu ou de se retirer complètement de Gaza. Le média américain estime que le conflit prendra bientôt fin et que le Maroc mise sur la fin de cette vague de violence israélienne, ce qui signifierait également la fin de la carrière politique de Netanyahu. Le Maroc souligne ses liens historiques avec la communauté marocaine en Israël, qui vont au-delà des politiques du gouvernement d'extrême droite. La durée de l'attaque israélienne sera déterminante pour le Maroc. Si les attaques se prolongent pendant des mois, avec un nombre croissant de victimes civiles, le Royaume se trouverait dans une position critique susceptible de mettre en péril la normalisation et même de la révoquer, comme Bahreïn l'a récemment fait.