Le vernissage de l'exposition « Ombres enluminées » de l'artiste peintre Mohamed El Hani a eu lieu, mardi soir, à la galerie d'exposition du Complexe Culturel Abdelhak El Kadiri à El Jadida, en présence de nombre de critiques et de passionnés des arts plastiques au Maroc. L'exposition, qui se poursuit jusqu'au 15 septembre, comprend environ 25 portraits peints sur toile, où l'artiste donne libre cours à sa féconde imagination pour concevoir des structures graphiques habillées de couleurs chaudes et vives. Dans une déclaration à la MAP, Mohamed El Hani a indiqué que sa peinture « naïve » trouve son inspiration dans son pays natal et dans les couleurs et formes variées des paysages marocains. Ces oeuvres dégagent, selon lui, un style « très personnel et unique, mêlant des éléments classiques avec des éléments plus contemporains ». Une particularité démarque ces magnifiques toiles exposées à cette occasion: la Lumière. Revenant sur ce sujet, Mohamed El Hani a souligné que le thème « Ombres enluminées » donne une autre interprétation et une autre dimension à ses belles toiles. « Elle démontre l'effet de la lumière pour valoriser la face cachée du monde merveilleux demeurant derrière les ombres de ses œuvres », a-t-il dit. La ville d'Azemmour ayant de tout temps inspiré les artistes, M. El Hani fait partie de cette lignée habitée par l'esprit de ce fleuve qui irrigue la ville et se projette dans l'Atlantique. Lire aussi : Rabat: Cours régional de l'AIEA sur l'autorisation et l'inspection en matière de sûreté radiologique « C'est justement cette atmosphère mystique vibrant à l'aune d'idéaux soufis, conjuguée à une pratique picturale spécifique à El Hani qui a engendré un style unique », a affirmé, pour sa part, le peintre Abdeljabbar Bouhlal, dans une déclaration similaire. Et de poursuivre : « L'artiste-peintre Mohamed El Hani, tel un dompteur de l'infini, est un générateur de kaléidoscopes foisonnant de créatures étranges, d'univers parallèles évoluant au gré de conditions initiales », ajoutant qu'il est « d'une simplicité, d'une gentillesse, d'un humanisme exemplaires, alors que sa souffrance émerge de son œuvre ». « Il peint la misère, sa ville avec laquelle il entretient un rapport quasi œdipien, les visages ancestraux qui ont été préservés, tel un trésor, par les remparts d'Azemmour », a rebondit de son côté l'artiste et plasticien marocain, Abdelkarim El Azhar. « La générosité de cet artiste singulier émerge de son oeuvre », tranche, de son côté, Mouncef Abdelhak, critique d'art, pour qui Mohamed El Hani « peint la jouissance et le culte de vivre ». « Magicien du quotidien dans ses rites et ses cultes insolites, cet artiste est un conservateur de la mémoire populaire qui nous fait voir les repères invisibles +d'ici et maintenant+ », a t-il dit, ajoutant que El Hani a réussi à créer une osmose entre le corps de l'euvre et la matière en donnant lieu à son récit qui renforce si bien le champ sémantique de l'instant. « J'estime que la culture marocaine, de par son envoûtant imaginaire et la diversité de ces racines, subjugue et interpelle l'imagination et la création, et ce pour évoquer une réalité supérieure de la sensibilité, celle des états d'âme », a fait remarquer Mohamed El Hani. Natif de la région d'Azemmour, Mohamed El Hani a grandi dans un quartier de cette ville, entouré d'artistes peintres locaux. Très tôt, à l'âge de neuf ans, il quitte l'école pour se frotter à la peinture. Plus tard, son voyage à Essaouira donne un saut qualitatif à son art. C'est là qu'il prendra conscience de l'adéquation de son œuvre et du marché local constitué de touristes occidentaux.