Le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pourrait s'élargir à d'autres économies émergentes, mais la Chine, qui y est favorable, rencontre la résistance de l'Inde et du Brésil, qui redoutent de diluer leur influence au sein de la coalition, rapporte Bloomberg. Les réunions préparatoires du Sommet des BRICS, qui se tiendra du 22 au 24 août à Johannesburg, en Afrique du Sud, ont été marquées par les divergences entre les pays membres sur la question de l'élargissement. Selon des responsables indiens et asiatiques cités par Bloomberg, la Chine a plaidé à plusieurs reprises pour que le groupe s'ouvre à d'autres pays en développement, dans le but de renforcer son rôle et son poids dans les institutions de gouvernance mondiale. L'ambassadeur d'Afrique du Sud auprès des BRICS, Anil Sooklal, a indiqué que 22 pays ont déjà déposé une demande d'adhésion, dont l'Argentine, l'Iran, l'Arabie saoudite et l'Indonésie. L'Inde et le Brésil ne sont pas convaincus par cette stratégie. Ils préfèrent adopter une approche plus graduelle et plus sélective. Ils proposent que les nouveaux venus soient d'abord accueillis comme « observateurs » ou « partenaires », avant de devenir éventuellement des membres à part entière. L'Inde suggère également de privilégier les démocraties comme l'Argentine et le Nigeria, plutôt que des régimes autoritaires comme l'Arabie saoudite. Lire aussi : La France prépare une nouvelle stratégie militaire en Afrique Le groupe des BRICS a été créé en 2006 et n'a intégré qu'un seul nouveau membre depuis lors, l'Afrique du Sud en 2010. Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé en mai 2022 le lancement d'un processus d'élargissement. Dans ce cadre, des dirigeants de plusieurs pays en développement ont participé le 23 mai à une conférence virtuelle appelée « BRICS Plus », présentée par la Chine comme « une première phase du processus d'élargissement des BRICS ». Le groupe des BRICS regroupe 42% de la population mondiale (3,2 milliards de personnes) et environ 25% du PIB mondial. Toutefois, ses membres ne disposent que de 15% des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).