Aïd Al-Adha arrive à grands pas. Cette célébration religieuse très convoitée l'est un peu moins cette année, crise oblige. Face à une année particulièrement sèche, ainsi que les multiples crises ayant percuté de plein fouet l'économie du Royaume et donc les bourses des ménages, le mouton aura certainement le goût amer. Ainsi, Mohammed Sadiki, ministre de l'Agriculture, du développement rural, des pêches maritimes et des eaux et forêts, avait récemment annoncé que l'offre était « assez suffisante » pour répondre à la forte demande. Selon l'ONSSA, « pas moins de 5,4 millions de têtes d'ovins et de caprins seraient destinées à l'abattage ». Bien que l'offre soit là, les prix ne cessent de flamber au grand dam des ménages. « Les éleveurs sont les exploitants agricoles les plus impactés par les effets néfastes de la sécheresse qui a sévi ces dernières années. Le coût de production n'a cessé d'augmenter pour atteindre des niveaux jamais enregistrés auparavant », souligne de son côté Abderrahmane Majdoubi, président de l'Association nationale ovine et caprine, cité par Finances News Hebdo. Il y a quelques semaines, la flambée des prix des légumes faisait débat, notamment avec un mois de ramadan marqué par le contexte inflationniste. Aujourd'hui, la tension monte face à l'exorbitance des prix des moutons. « Il vaut mieux s'abstenir. Il est anormal pour une famille avec un seul revenu de se permettre d'acheter un mouton. Encore moins avec toutes les dépenses qui y sont liées : charbon, légumes, fruits, épices... », s'insurge un père de famille. « Le gouvernement ne cesse de rassurer, mais on ne voit rien de concret », poursuit-il. Pourtant, l'offre est au rendez-vous. Pour les éleveurs, l'inflation accentuée par la hausse des prix des aliments de bétail, le carburant, ainsi que le coût du transport sont à l'origine des prix du marché. Cette tendance haussière vient ainsi contrairement aux prévisions récentes du ministère de l'Agriculture, qui prévoyaient une augmentation de 15 à 25% du prix du mouton par rapport à l'année précédente, tenant compte des facteurs économiques internes et externes. Concrètement, les prix dépassent largement ces estimations et les citoyens, surtout les plus vulnérables, en paient les frais. D'ailleurs, certains ont vivement critiqué l'allocation de subventions aux importateurs de moutons destinés au sacrifice, au lieu de les accorder directement aux citoyens afin de les soutenir dans l'achat de leurs propres moutons. Face à cette situation, le Royaume s'apprête à franchir le cap des 10% de taux d'inflation. L'économie marocaine est confrontée à une crise sans précédent, qui affecte particulièrement les segments les plus vulnérables de la population. En raison de la sécheresse que le pays a traversée et continue de traverser, le secteur agricole est fortement impacté, ce qui entraîne une hausse des prix du bétail destiné au sacrifice. De plus, les prix de la nourriture pour animaux ont également augmenté. Dans ce scénario, les ménages marocains les plus précaires se retrouvent dans une situation difficile, avec une baisse sans précédent de leur pouvoir d'achat. Il est indéniable que la cherté des prix des ovins à la veille de l'Aïd Al-Adha pose un défi majeur pour de nombreux ménages marocains. Encore faut-il que le gouvernement écoute les vraies préoccupations de sa population et prenne des mesures immédiates pour y remédier. Alors que les débats font rage, il est crucial de se questionner sur les alternatives possibles. Est-ce que l'annulation de l'Aïd Al-Adha aurait été le choix le plus sage ou existe-t-il d'autres solutions pour préserver cette fête essentielle tout en répondant aux préoccupations économiques des citoyens ?